Burkina: l’ancien président Compaoré sera jugé pour l’assassinat de Thomas Sankara

L’ex-président burkinabé, Blaise Compaoré sera jugé pour l’assassinat de Thomas Sankara, a-t-on appris de source judiciaire. 

15 Octobre 1987-15 Octobre 2019, cela fait exactement 32 ans que Thomas Sankara a été abattu par un commando alors qu’il était âgé de 37 ans. Son assassinat avait alors porté son ami et compagnon d’armes Blaise Compaoré au pouvoir.

Durant ces 27 ans au cours desquels Blaise Compaoré a dirigé le Burkina Faso, l’affaire Thomas Sankara était un sujet tabou jusqu’à l’insurrection populaire d’octobre 2014 qui a causé le renversement du président Compaoré et sa fuite en Côte d’ivoire.

Après le renversement du régime Compaoré, l’affaire judiciaire avait été relancée sous la transition et un mandat d’arrêt avait été émis par la justice burkinabé le 7 mars 2016 contre lui.

De son côté, Blaise Compaoré qui vit en Côte d’ivoire a obtenu la nationalité ivoirienne et bénéficie du soutien du président Alassane Ouattara. Malgré cela, la famille de Thomas Sankara plaide pour l’extradition de Blaise Compaoré au Burkina Faso. Me Farama se montre d’ailleurs optimiste à l’idée de voir l’ex-président burkinabé revenir au pays pour se défendre.

« J’espère que le mandat qui a été émis s’il refuse volontairement de venir se défendre sera exécuté parce que la Côte d’Ivoire et le Burkina sont des états de droit, et les états de droit respectent les principes de droit », souhaite -t-il.

Pour Me Stanislas Sankara qui est aussi un avocat de la famille Sankara : « le dossier est compliqué. Mais face aux réticences, il y a la résistance et la persévérance des familles et des avocats constitués ».

« L’interrogatoire au fond se fait il y a des confrontations qui se font, il y a de nouvelles inculpations qui se font au jour le jour et nous sommes en train de demander au juge de tout faire pour exécuter les différents mandats qui ont été émis », a déclaré l’avocat.

Le président français Emmanuel Macron avait annoncé lors d’une visite officielle en 2017 que les documents français concernant l’assassinat de Sankara seraient « déclassifiés« .

Pour rappel, c’est en 1983 que Thomas Sankara était arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat. Quelques années après, une contestation avait connu une forte expansion dans le pays en raison de ses choix sans concession, alors que sa dénonciation de l’impérialisme et ses liens avec les dirigeants de la Libye et du Ghana lui valaient de solides inimitiés.

Rédaction/Afrikmag