Professeur Frédéric Ouattara, meilleur physicien spatial africain

Le professeur Frédéric Ouattara félicité ce 12 décembre par Pat Robin Elisabeth Bell, présidente du comité électoral de l'Union américaine de Géophysique Photo: Yacouba Ouedraogo

Le Burkina Faso à l’honneur à Washington, la capitale américaine. Désigné meilleur physicien spatial en Afrique le 4 septembre dernier par l’union américaine de géophysique, le Professeur Frédéric Ouattara, vice-president de l’Université Norbert Zongo de Koudougou, s’est rendu à Washington pour recevoir son prix. C’était à la faveur d’une cérémonie de récompense organisée à DC.

 Maxence-Marie Sankara

 Ils sont une soixantaine de scientifiques dont les travaux de recherche ont été récompensés par l’Union américaine de la géophysique.  Parmi eux, deux Africains résidant sur le continent: le Nigérian Ahzegbobor Philips Aizebeokhai, prix africain de l’excellence dans la recherche des sciences terrestres, et le Burkinabé Frédéric Ouattara, prix africain de l’excellence dans la recherche des sciences de l’espace. Enseignant titulaire des Universités du CAMES, le Pr Ouattara excelle dans plusieurs matières dont la physique spatiale, domaine dans lequel il a été honoré. 

Les mots manquent déjà pour dire que je suis heureux et surtout que le Burkina Faso est honoré ce soir. Vous savez qu’entre 85 et 1000 km, il y a ce qu’on appelle l’ionosphère et la magnétosphère qui sont perturbées par les actions du soleil. Notre objectif est de savoir quels sont les impacts du soleil sur ces deux couches là, et surtout savoir qu’est ce qui peut être fait afin de pouvoir regarder l’évolution du changement climatique dans le long terme à travers l’ionosphère.”, a déclaré Frédéric Ouattara. Son pays, le Burkina Faso est un pays désertique dont la population, essentiellement agricultrice vit des fruit des récoltes, souvent maigres du fait de la faible pluviométrie. Le Pr Ouattara a donc voulu apporter sa contribution à l’amélioration des conditions de vie de ses compatriots à travers ses recherches.

“On est un pays avec 80 à 90 % de cultivateurs. Il importe pour nous de pouvoir déterminer si oui ou non il y aura une bonne pluviométrie demain pour satisfaire le ‘bien-manger’ en général. Et ensuite, ce qui est important, c’est que cette couche permet de savoir si oui ou non il existe une bonne méthode pour avoir ce qu’on appelle la bonne conduction des ondes. Pour la téléphonie mobile par exemple, on peut savoir pourquoi les ondes sont perturbées en ce qui concerne la communication maritime aérienne et spatiale”, a ajouté le scientifique.

 Présent à la cérémonie, l’ambassadeur du Burkina Faso aux USA, Seydou Kaboré, s’est rejoui de cette distinction faite à son compatriot.  “De voir qu’un compatriote se retrouve dans le gratin mondial au niveau de cette science-là, et puis, lui, c’est dans l’espace, un univers difficile à atteindre. Je croix qu’il n’y a pas meilleure satisfaction que de se retrouver à côté de lui. On est fier. Ça fait penser aux efforts qui restent encore à faire dans notre pays pour que la science, celle qui essaie d’administrer le monde de demain, aie une position beaucoup plus importante”, s’est-il félicité.

L’Afrique qui désire tant se developer ne peut se soustraire de la recherche scientifique innovante, foi du Pr Ouattara qui ne tarit pas de conseil à l’endroit de la nouvelle generation.

“Nous sommes deux, l’autre est en basse atmosphère, c’est-à-dire l’océan et la terre, moi je suis dans l’espace. Ça fait les deux personnes pour combler le vide du continent africain. Il importe que l’Afrique se mettre au diapason de la science. Et c’est un honneur pour l’Afrique en général et mon pays en particulier qui nous a permis non seulement, on a été à l’école gratuitement, on a eu des bourses pour étudier, et ça c’est pour dire merci à l’Etat burkinabè pour ses efforts fournis”, a souligné le lauréat.

L’Union américaine de la géophysique (AGU) est une organisation forte de 60.000 membres et dont la mission est de promouvoir la découverte dans le domaine des sciences de la Terre et de l’espace au profit de l’humanité.