ISTANBUL : Deux hauts responsables de l’ONU appellent à prendre des engagements concrets lors du Sommet

ISTANBUL : Deux hauts responsables de l'ONU appellent à prendre des engagements concrets lors du Sommet
A Bagdad, en Iraq, le 7 septembre 2015, une famille vivant dans une tente a expliqué à une équipe du Programme alimentaire mondial (PAM) que leur camp ne sera pas prêt à temps pour affronter l’hiver. Photo : PAM / Mohammed Al Bahbahani.

Deux hauts responsables de l’ONU ont appelé dimanche les futurs participants à prendre des engagements concrets dans la ville turque afin d’améliorer l’apport de l’aide humanitaire et de mieux protéger ceux qui en ont besoin.

L’idée de ce premier Sommet mondial sur l’action humanitaire avait été lancée il y a quatre ans par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans le but d’inciter la communauté internationale à prendre des mesures globales face à l’ampleur sans précédent des besoins humanitaires dans le monde. Dans son Programme d’action pour l’humanité, publié en février dernier dans la perspective du Sommet, M. Ban rappelle en effet que plus de 125 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire et d’une protection.

« Ce sommet est un cri d’alarme en faveur de l’action au service de notre humanité partagée », a déclaré le Vice-Secrétaire général de l’ONU, Jan Eliasson, lors d’une conférence de presse de préouverture, organisée sur le futur lieu de réunion de l’évènement, l’Istanbul Congress Center (ICC).

M. Eliasson est ensuite revenu sur les différentes visites qu’il a effectuées au cours des derniers mois dans des pays affectés par des catastrophes naturelles ou causées par l’homme.

Lors de son récent passage au Népal, notamment, le Vice-Secrétaire général a constaté les dégâts engendrés par le séisme qui a frappé le pays en avril 2015, en plus des 9.000 morts causés par la catastrophe. Au Vietnam, M. Eliasson a pris la mesure des dommages induits par le changement climatique dans le Delta du Mékong, notamment avec de la montée des eaux salées. Il a aussi mentionné les sécheresses causées dans cette région et dans 22 pays dans le monde par le phénomène climatique El Niño, rappelant que l’ONU a lancé un appel de fonds de 3,6 milliards de dollars pour aider ces pays à y faire face.

M. Eliasson a par ailleurs mentionné le conflit en Syrie, responsable du déplacement massif de millions de réfugiés syriens dans de nombreux pays voisins et au-delà, y compris en Turquie, où le Vice-Secrétaire général a récemment rencontré des communautés syriennes.

« Nous avons beaucoup de souffrance dans le monde », a résumé M. Eliasson, tout en appelant la communauté internationale à s’attaquer aux causes profondes des conflits et du changement climatique.

« Cette conférence est centrée sur les victimes et la nécessité de trouver les moyens de mieux les aider », a-t-il par ailleurs déclaré.

Pour y parvenir, M. Eliasson a invité les leaders mondiaux, à tous les niveaux de gouvernement et de la société, à endosser les cinq responsabilités fondamentales définies dans le Programme d’action pour l’humanité du Secrétaire général : prévenir et faire cesser les conflits ; respecter les règles de la guerre ; ne laisser personne de côté ; travailler autrement pour mettre fin aux besoins ; et investir dans l’humanité.

« Nous devons améliorer la façon dont nous apportons de l’aide humanitaire et protégeons ceux qui ont des besoins », a déclaré de son côté le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, lors de cette même conférence de presse, faisant écho aux propos de M. Eliasson.

M. O’Brien est lui aussi revenu sur ces récentes visites auprès de communautés affectées par des conflits ou par des catastrophes naturelles. Il a notamment mentionné la mission de deux jours qu’il a effectuée la semaine précédente au Niger dans la région de Diffa, où la violence liée aux activités de Boko Haram a forcé plus de 240.000 personnes à quitter leurs maisons des deux côtés de la frontière avec le Nigéria.

Le Secrétaire général adjoint a également rappelé sa visite en Equateur, quatre jours après le tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a coûté la vie à plus de 650 personnes dans le nord-ouest du pays, le 18 mai dernier.

« Ne sous-estimons la gravité de ce qui nous attend dans les prochains jours », a-t-il ajouté à propos du Sommet, tout en appelant les leaders gouvernementaux, du secteur privé et de la société civile à prendre des engagements concrets à Istanbul, y compris en matière d’accès à l’éducation dans les situations d’urgence.

« Nous devons essayer, ici à Istanbul, d’être la plateforme qui transformera le Programme d’action pour l’humanité du Secrétaire général en une réalité pour les personnes qui ont besoin de nous », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaire.

Le Sommet humanitaire mondial rassemblera un ensemble d’intervenants directement impliqués dans le système humanitaire mondial. Au total, plus de 6000 participants sont attendus durant ces deux jours.

Le Secrétaire général Ban Ki-moon devrait prononcer une allocution lors de la cérémonie d’ouverture de lundi, aux côtés de représentants des communautés affectées, d’ambassadeurs des Nations Unies et de célébrités, afin de donner le coup d’envoi des sept tables rondes, 15 sessions spéciales et centaines de manifestations parallèles prévues dans le cadre du Sommet.

ONU