L’ONU va devoir faire appel à des pays extérieurs à la région pour recruter certains des 4.000 Casques bleus supplémentaires qui doivent améliorer la sécurité dans la capitale du Soudan du Sud, selon un rapport de son secrétaire général.
Dans ce rapport adressé jeudi au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon estime que les premiers éléments de cette “force de protection régionale” pourraient arriver au mieux à Juba fin septembre.
Mais il reconnait “qu’à ce stade et compte tenu des difficultés et des contraintes, il n’est pas possible de prévoir un calendrier précis pour le déploiement opérationnel complet” de la force. Celle-ci s’ajoutera au quelque 13.000 hommes que compte déjà la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss).
Cette force régionale a été autorisée par le Conseil de sécurité en août et son déploiement accepté en principe par le gouvernement du président sud-soudanais Salva Kiir la semaine dernière à l’occasion d’un visite du Conseil à Juba.
L’Ethiopie, le Kenya et le Rwanda notamment devraient lui fournir des soldats.
Selon le rapport, elle sera composée de trois bataillons d’infanterie mécanisée et appuyée par des hélicoptères, une unité de forces spéciales, des éléments du génie et des membres de la police militaire.
Les pays de l’organisation régionale est-africaine IGAD “ont indiqué qu’ils étaient à même de fournir la majorité, mais pas la totalité” de l’infanterie et des soutiens militaires nécessaires. “Cela veut dire, ajoute le rapport, que des pays contributeurs de troupes en dehors de l’IGAD devront être sollicités pour combler les lacunes”.
M. Ban affirme que “l’accord et la pleine coopération” des autorités sud-soudanaises seront indispensables pour que les 4.000 hommes soient mis en place rapidement et puissent travailler de manière efficace.
Or depuis le début de la guerre civile au Soudan du Sud en décembre 2013, souligne-t-il, la mission de l’ONU “a été contrainte d’opérer dans un environnement politique et de sécurité très hostile”, une situation que M. Ban juge “inacceptable”.
Il se plaint à ce propos de nombreux cas de harcèlement et de restrictions imposées par le gouvernement sud-soudanais aux activités de la Minuss.
Parmi les multiples incidents récents dont il dresse la liste en annexe de son rapport, il indique que le 2 août à Juba, des soldats SPLA (armée régulière) ont stoppé une ambulance de la Minuss qui transportait une femme déplacée enceinte “en 15 différents points de contrôle” sur le trajet vers l’hôpital, causant un retard de deux heures qui a été fatal au nouveau-né.
Source: AFP