Victimes historiques du racisme, de la discrimination raciale, de l’Afrophobie et de la xénophobie, les adeptes de religions d’origine africaines comme le Vodoun, la Santeria, le Candomble et Lukumi connaissent mieux les horreurs de la persécution religieuse et de sa vilification. A travers l’Institut des théologies et des traités afro-atlantiques (ATI), ils demandent aux dirigeants américains de former un bloc contre la persistance du président Donald Trump à mettre en oeuvre une politique migratoire d’exclusion.
Par Inoussa Fabiola
“La discrimination religieuse entrave notre développement intellectuel collectif et notre croissance spirituelle”, dit d’entrée, le communiqué publié par l’Institut des théologies et des traités afro-atlantiques (ATI). Pour Manbo Dòwòti Désir, fondatrice de l’institut, militante des droits de l’homme et présidente du Comité des Organisations non gouvernementales (ONG) pour l’élimination du racisme, l’afrophobie et le colorisme des Nations Unies, elle engendre non seulement des dommages collatéraux supplémentaires qui affectent les économies mais elle est aussi, la source de l’extrême pauvreté qu’on observe de nos jours au sein des communautés.
Selon Manbo Dòwòti Désir, vouloir lutter contre le terrorisme ou protéger l’Amérique ne devrait en aucun cas être synonyme d’une interdiction totale de séjour lancée contre tous les musulmans. L’ATI craint que cette étape finisse par céder à un état crypto-fasciste et la censure des droits religieux d’un grand nombre d’Américains. La sensibilité universaliste de l’Islam englobe les peuples de toutes les races et, dans la mesure où la vie des descendants d’Africains est encore aggravée par de multiples formes de discrimination. “Nous implorons l’administration du président à reconsidérer cette dangereuse option”, plaide Manbo Dòwòti Désir.
Pour l’Institut des théologies et des traités afro-atlantiques, l’interdiction de l’entrée de quelque 134 millions de musulmans aux États- Unis, est une violation du principe fondamental de la liberté religieuse et un déni flagrant du fait que les musulmans ont résidé dans ce pays depuis sa fondation en 1776. En outre, l’interdiction est une violation des lois propres aux États-Unis, y compris la Convention internationale sur l’élimination de la discrimination raciale qui tient compte des préjugés religieux.