Donald Trump confirme sa prédilection pour les généraux. Une semaine après le départ forcé de Michael Flynn, emmêlé dans des mensonges au sujet de ses relations avec la Russie, le président a choisi lundi comme conseiller à la sécurité nationale un autre général trois étoiles, Herbert Raymond McMaster, dit “H.R.”.
Par Philippe Gélie
À 54 ans, cet officier d’active est réputé avoir un caractère bien trempé, ce qui lui a valu d’être promu plusieurs fois à retardement. Il s’est pourtant illustré au combat, en Irak comme en Afghanistan, et passe pour être l’un des plus fins stratèges américains de la contre-insurrection, qu’il a développée comme conseiller du général Petraeus.
Les premiers faits d’armes de cet ancien de West Point datent de la première guerre du Golfe, en 1991. Jeune capitaine, il commande une unité de neuf chars qui détruit des douzaines de tanks irakiens lors de la bataille de “73 Easting”. L’épisode, qui lui a valu une Silver star, est raconté dans plusieurs livres sur l’opération «Tempête du désert».
Brillant colonel pendant la deuxième guerre d’Irak en 2003, McMaster est salué par son supérieur, le général Dave Barno, pour “son commandement impressionnant et ses exploits non conventionnels”. Malgré cela, il est écarté deux fois avant d’être promu au rang de brigadier général en 2008.
La raison est qu’il a fréquemment bousculé le système, bâtissant une réputation “d’ennemi du statu quo” au sein de l’armée. Une qualité recherchée par Donald Trump pour son équipe. Mais McMaster passe aussi pour un chef efficace, capable de faire régner l’ordre dans une Maison-Blanche qui en a besoin. A ses côtés, le général Keith Kellog, 72 ans, reste «chief of staff» du Conseil de sécurité nationale.
En 2014, H.R. McMaster avait été retenu parmi les “100 personnalités les plus influentes du monde” par le magazine Time, avec cette mention de Barno: “Peut-être le plus important penseur-combattant de l’armée américaine au 21ème siècle”.
Un tel pedigree, y compris ses difficultés à grimper dans la hiérarchie, n’ont pu que plaire au président. Si les généraux dominent son appareil de sécurité nationale, c’est parce qu’il estime pouvoir compter sur leur loyauté, une qualité «professionelle», ainsi que sur leur franc-parler. Contrairement à Flynn, McMaster n’a pas fait campagne au côté de Trump et l’on ne connaît pas ses inclinations politiques. Mais à la Maison-Blanche, tout est politique, et le général va devoir s’adapter à ce nouveau terrain de combat.
Source: Le Figaro.