RDC: la lutte contre la sorcellerie, remède à la propagation d’Ebola

Cette photo fournie par l'Unicef le 13 mai 2018 montre un membre du personnel sanitaire portant des protections contre le virus Ebola à l'hopital de Bikoro, en RDC, où une flambée de la fièvre hémorragique a été détectée. | UNICEF/AFP/Archives | MARK NAFTALIN

La lutte contre les croyances en sorcellerie constitue un des remèdes les plus efficaces à la propagation du virus d’Ebola, a assuré un élu de Bikoro, épicentre de la récente épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo.

“Pour enrayer la propagation de l’épidémie, il faut expurger de la tête des villageois que la maladie à virus Ebola est un mauvais sort jeté sur les villages”, a déclaré à le député Bavon N’Sa Mputu Elima, élu de Bikoro, à 600 km au nord de Kinshasa. “De nombreux villageois sont convaincus que cette épidémie est provoquée par la sorcellerie qui s’abat sur leurs villages”, a expliqué l’élu. L’épidémie a été particulièrement signalée à Bikoro (200.000 habitants) et, à 100 km plus nord, à Mbandaka, une ville de 1,2 million habitants.

“Ne sont contaminés par Ebola que des personnes qui sont visées par le mauvais sort jeté par des sorciers en colère. Si tu n’es pas concerné, il n’y a aucun souci à se faire”, a répondu Mandela Bolunda, conducteur de taxi-moto à Mbandaka. “Cette épidémie est un mauvais sort. C’est de la sorcellerie. Pour se protéger, il faut se tourner vers la prière”, a déclaré Albert Lokuli, fonctionnaire de l’État. Des cas suspects des personnes présentant des symptômes de la maladie à virus Ebola sont régulièrement signalés dans les églises.

En RDC, la majorité de la population vit dans la pauvreté. Pour faire face aux difficultés de la vie, de nombreux Congolais se sont tournés vers les églises à la recherche des miracles, de la guérison en cas de maladie et de la solidarité. Dans le compte-rendu de sa réunion du 11 mai, le gouvernement provincial de l’Équateur notait que “trois cas suspects” étaient signalés à Mbandaka, “dont deux se trouvent à l’église du Temps de la fin” et “un cas typique à l’église Makapela” dans un quartier de la périphérie de la commune de Wangata.

Vendredi, le gouvernement avait annoncé avoir activé le plan de riposte contre cette épidémie “de portée nationale et internationale” tandis que l’OMS a considéré que l’épidémie actuelle ne constituait pas une urgence de “portée mondiale”. Dans son dernier bilan vendredi, le gouvernement a déclaré avoir enregistré 43 cas alors que l’OMS faisait état le même jour d’un total de 45 cas, dont 25 décès.

Avec l’AFP