11 avril 2016 – Dans un nouveau rapport publié lundi, les Nations Unies plaident pour une industrialisation durable et centrée sur les personnes en Afrique, dans un contexte de changements climatiques, de pénuries de ressources et de dégradation de l’environnement.
« L’Afrique a connu une croissance économique vigoureuse au cours des dix dernières années et ses perspectives de croissance à moyen terme demeurent positives, malgré la tourmente qui s’est abattue sur l’économie mondiale », souligne la Commission économique pour l’Afrique dans ce rapport. « Cette croissance ne s’est cependant pas traduite positivement sous forme de diversification économique, d’emplois décents et de développement social rapide ».
« Compte tenu des effets du changement climatique, des pénuries de ressources et de la dégradation de l’environnement, des mesures visant à rendre le développement de l’Afrique écologique, revêtent une importance cruciale et peuvent rapporter d’importants avantages », ajoute la Commission.
Le rapport estime que l’Afrique dispose d’une occasion intéressante en 2016 pour adopter de nouveaux modèles économiques dédiés à l’industrialisation.
La Commission économique pour Afrique rappelle que la croissance du continent africaine se caractérise par une forte dépendance à l’égard des ressources naturelles et une faible productivité sectorielle. Elle nécessite des consommations élevées d’énergie et de matières et génère d’importants déchets. Ces facteurs contribuent à la raréfaction des ressources et à la cherté des coûts de production, elle-même compromettant la compétitivité du secteur industriel africain au niveau mondial.
Selon l’ONU, « l’industrialisation écologique offre à l’Afrique l’occasion de réussir un modèle de transformation structurelle qui est source de croissance durable et inclusive, d’emplois et qui sauvegarde la productivité des ressources naturelles ».
L’ONU note que les pays africains s’engagent aujourd’hui plus activement à promouvoir le développement vert inclusif. L’Organisation encourage l’Union africaine à susciter un engagement collectif en ce sens.
Selon l’ONU, les gouvernements ont un rôle essentiel à jouer pour ce qui est de définir la voie menant à l’industrialisation écologique. « Cette réorientation des stratégies économiques requiert, non pas un léger ajustement des outils politiques actuels, mais un changement radical de direction », souligne-t-elle.
Toutefois, les gouvernements ne sont pas seuls à devoir s’impliquer. Des partenariats sont nécessaires entre les gouvernements, les entreprises, la société civile, les groupes de producteurs, les organisations de quartier, les municipalités, les chercheurs et les experts techniques.