Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas, s’est félicité vendredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU des progrès réalisés dans la sous-région pour consolider la démocratie, se disant toutefois préoccupé de la situation en Gambie.
« Beaucoup de progrès ont été réalisés (…), les citoyennes et citoyens de la région ont démontré leur maturité et leur volonté d’exercer librement et pacifiquement leur droit de choisir leurs dirigeants », a déclaré le Représentant spécial qui s’est félicité du bon déroulement des récentes élections à Cabo Verde et au Ghana, « confirmant leur statut de modèle dans la région ».
M. Chambas s’est toutefois dit inquiet du possible report des élections locales prévues en février en Guinée en raison du manque de consensus entre le parti au pouvoir et l’opposition concernant le mode de scrutin.
Autre source de préoccupation, la Gambie où le Président sortant Yahya Jammeh refuse toujours de concéder le pouvoir alors que le résultat de l’élection présidentielle du 1er décembre désignant Adama Barrow comme vainqueur ont été approuvé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
« Une délégation de haut niveau est revenue à Banjul aujourd’hui, le 13 janvier, dans le but de persuader le président Jammeh de respecter les résultats des élections et de se retirer », a déclaré le Représentant spécial soulignant qu’elle a l’intention de ne laisser aucun doute sur la détermination de la CEDEAO à utiliser « tous les moyens nécessaires, y compris la force, pour faire respecter la volonté du peuple gambien ».
Si cela est jugé nécessaire, la CEDEAO a l’intention de demander l’approbation de la Commission de paix et sécurité de l’Union africaine et l’approbation formelle de ce Conseil pour déployer des troupes en Gambie, a précisé M. Chambas.
Dans un environnement régional où la sécurité est volatile, le chef d’UNOWAS a demandé aux partenaires de soutenir la consolidation démocratique et économique du Burkina Faso. « Notre objectif est de veiller à ce que les sociétés sortant d’un conflit ne retombent pas en crise, ce qui nuit à la consolidation de la paix et aux acquis démocratiques », a-t-il dit, se référant entre autre à la Côte d’Ivoire, où des anciens combattants intégrés dans les forces armées ont récemment tenté de prendre contrôle de la localité de Bouaké en raison des griefs liés à leur rémunération.
M. Chambas a indiqué que son Bureau apportera également son soutien à des questions liées à la stabilisation régionale, notamment par le biais de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.
« En examinant de façon critique les défis de la coordination face à un environnement de mise en œuvre changeant, nous demeurons déterminés à promouvoir et à coordonner une approche holistique qui s’attaque aux causes profondes de la précarité, de l’exclusion et de l’insécurité », a dit le Représentant spécial.
« Nous continuerons à renforcer notre collaboration avec les partenaires régionaux et sous régionaux », a-t-il dit, citant en exemples l’intensification du partenariat de l’ONU avec le G-5 au Sahel dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et de la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent.