Alors que les combats continuent à Alep, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a dénoncé une nouvelle fois mardi devant le Conseil de sécurité « l’horrible situation humanitaire » dans la deuxième ville de Syrie.
« J’ai dit au Conseil que nous devons tous être gravement préoccupés par la sécurité, la santé et la protection de ces civils terrifiés. Ils comptent sur nous pour leur fournir de l’aide et mettre fin à leurs souffrances », a déclaré M. O’Brien lors d’un point presse à l’issue de ces consultations avec le Conseil New York.
Le Secrétaire général adjoint a indiqué au Conseil que les hôpitaux et cliniques continuaient d’être pris pour cibles, ce qui « compromet la santé et le bien-être de tous les citoyens ».
A Genève, le porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tarik Jasarevic, a précisé que, selon les autorités sanitaires locales de l’Est d’Alep, huit hôpitaux sur dix ainsi que 13 centres de soins sur 28 fonctionnent de façon partielle ou sont complètement hors service suite aux combats. « Pour chaque médecin tué ou parti, au moins 40 Syriens sont privés de soins médicaux chaque jour », a-t-il ajouté.
Les attaques à Alep cette semaine ont également gravement endommagé les infrastructures de la ville, laissant plus de deux millions d’habitants sans électricité et sans eau. « L’alimentation en eau disponible à travers les puits et les réservoirs n’est pas suffisante pour subvenir aux besoins de la population. Les réseaux d’eau doivent être immédiatement réparés », a dit M. O’Brien.
« Le rétablissement de l’alimentation en eau propre ne peut attendre la fin des combats », a déclaré de son côté la représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en Syrie, Hanaa Singer, soulignant que « la vie des enfants est sérieusement en danger ».
Stephen O’Brien a également rappelé au Conseil de sécurité que les agences des Nations Unies et leurs partenaires restent prêts à aider la population civile à Alep à tout moment. « Nous avons du ravitaillement prêt à être transporté : des rations alimentaires, des fournitures pour les hôpitaux, des ambulances, du carburant pour les générateurs, de l’approvisionnement en eau et plus encore. Nous allons continuer à utiliser tous les itinéraires et les mécanismes disponibles pour le faire, y compris les opérations à travers les lignes de démarcation et transfrontalières depuis la Turquie. Nous pouvons livrer en 24-48 heures si nous disposons d’un accès en toute sécurité », a-t-il précisé.
Réitérant la nécessité d’un cessez-le-feu à part entière ou de trêves humanitaires hebdomadaires de 48 heures minimum, Stephen O’Brien a demandé une fois de plus aux membres du Conseil de faire tout leur possible pour aider à faciliter l’accès des organisations humanitaires à Alep.
« La politique doit être mise de côté. Nous devons faire notre devoir en tant qu’êtres humains, grâce au privilège que nous avons de servir les gens sous le drapeau des Nations Unies, pour aider tous ceux qui sont maintenant dans une situation désespérée », a-t-il encore dit.