Un important chef jihadiste présumé du sud du Mali, soupçonné de fournir des armes à des groupes islamistes dans son pays et au Burkina Faso voisin, a été arrêté par les forces spéciales des services de renseignements, a appris dimanche l’AFP auprès de sources sécuritaires maliennes.
Cette arrestation par la sécurité d’Etat fait suite à celle en mars de Souleymane Keïta, chef présumé de ce groupe, la “katiba (unité combattante) Khaled Ibn al-Walid”, également appelée “Ansar Dine du Sud”, en raison de ses liens avec celui de l’ex-chef rebelle touareg du nord du pays devenu jihadiste, Iyad Ag Ghaly, Ansar Dine.
“Yacouba Touré, numéro deux du groupe terroriste Ansar Dine du Sud, a été arrêté jeudi à la périphérie de Bamako. C’est aussi le pourvoyeur de logistique aux groupes jihadistes du sud du Mali et à ceux du Burkina Faso”, a déclaré à l’AFP une source sécuritaire malienne, qui a souhaité garder l’anonymat.
Selon une autre source de sécurité, Yacouba Touré, de nationalité malienne et âgé “d’une quarantaine d’années”, avait dans un premier temps rejoint les groupes islamistes de la région de Kidal (nord-est) en 2010.
C’est à cette époque qu’il a fait la connaissance de Souleymane Keïta et de Boubacar Sawadogo, chef de la branche burkinabé d’Ansar Dine, selon la même source.
“C’est Yacouba Touré qui a fourni les armes et les grenades à l’unité combattante de Boubacar Sawadogo pour lui permettre d’attaquer le 9 octobre 2015 le poste de gendarmerie de Samorogouan, causant la mort de gendarmes burkinabé”, a ajouté cette source, en référence à un raid de présumés jihadistes dans cette localité à une trentaine de km de la frontière malienne.
Pour échapper aux forces de sécurité maliennes, le suspect a tenté de se faire passer pour un négociant de bétail, selon une source proche de l’enquête.
Les autorités maliennes ont accusé en 2015 le groupe de Souleymane Keïta d’être l’auteur d’attaques dans les localités maliennes de Fakola et Misséni, non loin de la frontière ivoirienne, et d’implication dans des “actes terroristes” dans la capitale malienne, Bamako.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Ansar Dine.
Ces jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Longtemps concentrées dans le nord, les attaques jihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.
AFP