Les premiers réfugiés que la France est allée chercher en Afrique, sur les 3.000 qu’Emmanuel Macron s’est engagé à “réinstaller” d’ici 2019, sont arrivés lundi à l’aéroport de Roissy (Val-d’Oise), et deux autres groupes sont attendus d’ici mercredi.
Dix-neuf personnes, des Soudanais ainsi qu’une famille centrafricaine, sont arrivées vers 06H00 en provenance de N’Djamena où ils vivaient dans des camps du HCR (Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies).
“J’ai passé quatre ans dans un camp, on était mille là-bas”, explique Djamel, 42 ans, arrivé avec sa femme et ses quatre enfants, occupés à tremper un croissant dans le chocolat chaud offert à leur arrivée.
Cet ancien épicier, qui prenait l’avion pour la première fois, se dit “fatigué” mais “content”, même s’il n’a “aucune idée de l’endroit où il va” – il devine juste, à la doudoune qu’on lui a fournie au départ, qu'”il fait froid”.
Les nouveaux arrivants, qui ont reçu le document attestant de leur statut de réfugiés des mains de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), sont ensuite montés dans des cars en direction de Thal-Noirmoutier (Bas-Rhin) où ils seront logés dans un vaste couvent en grande partie inoccupé, où vivent encore quelques religieuses.
“Ils y resteront quatre mois avant d’être orientés vers des logements durables”, a expliqué Julie Bouaziz, adjointe à l’asile à la DGEF (Direction générale des étrangers en France).
Ce “sas” leur donnera “un temps d’adaptation à la vie occidentale” et, grâce à l’accompagnement dont ils bénéficieront, permettra de commencer à s’insérer, d’engager les premières démarches… Un enseignant viendra aussi sur place, a indiqué Mme Bouaziz, en précisant que ce nouveau dispositif d’accueil serait appliqué à l’ensemble des 3.000 réfugiés attendus depuis l’Afrique d’ici 2019.
Mardi, 25 réfugiés, exfiltrés de Libye il y a un mois, arriveront du Niger où ils vivaient dans des centres du HCR, et mercredi 12 personnes venant du Tchad sont attendues, ce qui portera à 56 le nombre total de cette première vague d’arrivées.
Que ce soit au Tchad ou au Niger, “ces personnes ont été identifiées par le HCR et nous avons ensuite vérifié qu’ils étaient éligibles au statut de réfugié en France, qu’ils avaient un lien avec la migration et une certaine vulnérabilité”, a indiqué Mourad Derbak, chef de la division Europe à l’Ofpra.
L’idée de ce programme est “d’empêcher que des personnes ne se mettent en danger en prenant la mer à partir de la Libye notamment”, a-t-il ajouté.
Avec l’AFP