Le Conseil de sécurité de l’Onu a tenu ce mardi à New York, un débat sur la non-prolifération des armes de destruction massive. A cette occasion, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a rappelé aux quinze membres de l’organe que le programme du désarmement est au point mort dans plusieurs domaines alors que le monde est confronté à des dangers toujours plus importants.
« Je demande à tous les États de se concentrer sur une vérité absolue : le seul moyen sûr d’empêcher la destruction humaine, environnementale et existentielle que peuvent causer ces armes est de les éradiquer une fois pour toutes », a dit le Secrétaire général.
« Le contexte stratégique mondial est plus incertain et dangereux que jamais auparavant », a indiqué M. Ban soulignant que les progrès technologiques ont rendus moins chers, plus faciles et plus accessibles les moyens de production et les méthodes de transmission de matériaux nucléaires, chimiques, biologiques et radiologiques.
« Il est temps de se recentrer sérieusement sur le désarmement nucléaire », a déclaré le Secrétaire général qui s’est dit déçu que les progrès enregistrés dans ce domaine soient tombés dans une impasse. « Nous voyons la réapparition d’arguments discrédités qui avaient été employés pour justifier les armes nucléaires pendant la Guerre froide. Ces arguments étaient erronés sur le plan moral, politique et pratique il y a trente ans, et ils le sont toujours maintenant ».
Alors que le prochain cycle d’examen du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) doit débuter en mai 2017, M. Ban a appelé tous les Etats à résoudre les problèmes qui ont miné la Conférence d’examen du TNP de 2015 dans un « esprit de compromis tout en respectant pleinement les objectifs convenus, les valeurs communes et les principes de base ».
Dans le sillage des très graves épidémies d’Ebola, du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et de la fièvre jaune, le Secrétaire général s’est également dit extrêmement préoccupé par le fait que la communauté internationale ne soit pas adéquatement préparée pour empêcher ou répondre à une attaque biologique.
« L’impact et les conséquences d’une attaque biologique sur une cible civile pourraient dépasser de loin ceux d’une attaque chimique ou radiologique. Mais l’investissement dans l’architecture internationale pouvant faire face à ces différents types d’armes de destruction massive n’est pas à la hauteur à leurs effets possibles », a indiqué M. Ban précisant qu’à ce jour il n’y a toujours pas d’organisme multilatéral de prévention et de vérification pour les armes biologiques, comme il en existe pour les menaces et risques nucléaires et chimiques.
Reconnaissant que des millions de personnes profitent des technologies de l’information et de la communication, de l’intelligence artificielle, de l’imprimerie en 3-D et de la biologie synthétique, le Secrétaire général a toutefois averti du potentiel destructeur de ces nouvelles technologies.
« Le lien entre ces technologies émergentes et les armes de destruction massive requiert un examen et une action approfondis », a-t-il souligné.
« La réussite des instruments de désarmement et de non-prolifération dépendra de la capacité des États membres à les mettre en œuvre », a prévenu en conclusion M. Ban.