Aux cieux, sur terre, dans les flammes ardentes du feu, des jérémiades, des complaintes et des cris de détresse au nom de Mahu, Jésus ou Mahomet, Daagbo ou Dieu- femme ; trop de verbes, de verve, de pleurs, de larmes et même de pertes en vies humaines au nom de la religion !
Par Sergent Markus
Revoilà l’assertion de l’autre illuminé du siècle des lumières nommé Karl Marx qui reprend tout son sens : «La religion est l’opium du peuple ». Elle génère et engendre des guides, des maitres, des prophètes, des pasteurs, des prêtres, des cardinaux, des Papes et surtout des gourous. Ils ou elles montrent la voie et les chemins sacrificiels pour mériter le paradis parmi les anges ou pour goûter à la splendeur 72 filles vierges, à travers un attentat-suicide ou encore se purifiant dans un suicide collectif ; sinon fermant portes et fenêtres, s’assurant que l’encens est bien brûlé et dans une bêtise honteuse et incompréhensible, continuer d’inhaler pendant de longues heures, les odeurs, la fumée et les senteurs de l’encens et de la braise ; et finalement se retrouver au centre de santé dans un état d’étouffement grave et dans une asphyxie irrémédiable. Voilà comment 5 Béninois ont perdu la vie à Adjarra par l’exécution d’une consigne de prière ordonnée par leur «Dieu », leur gourou, qui, déjà semble n’avoir de perfection que son prénom inscrit à la date du 18 avril du calendrier grégorien, qui est d’ailleurs sa date de naissance ainsi que celle de votre humble chroniqueur, qui aurait pu s’appeler lui aussi Parfait au lieu de Toussaint. Mais cela n’a aucune espèce d’importance. Donc, passons !
On nous dit qu’une instruction judiciaire est en cours pour faire la lumière sur cette affaire et pourtant ce samedi à Sèkandji, c’est à une véritable démonstration de force et de mobilisation, protégée par les forces de sécurité publique qu’on a assistée de la part de ce gourou-femme et de son église.
La vie de 5 Béninois ou plutôt la mort de 5 Béninois, additionnée aux affrontements de Djimè, ainsi que l’interpellation d’une vingtaine de personnes se réclamant de cette église de Banamè , armées de fusils, de gourdins et d’armes blanches ; ces situations macabres, disais-je, ne suffisent-elles pour que les autorités interviennent pour protéger les Béninois ?
Le piment est trop gros et pour jouer la carte de l’équilibre et de l’équité, le gouvernement Talon, en dépit des rapprochements supputés et soupçonnés, doit faire face à l’hydre de façon responsable.
Surtout que ce samedi le président Patrice Talon a fait montre d’une fermeté légendaire et d’un légalisme exemplaire devant les dignitaires de la communauté musulmane. Oui ! Selon Patrice Talon la prière musulmane du vendredi pourrait être amenée à déborder au-delà des mosquées, mais cela ne devrait pas être érigé en règle, et ne doit pas etre pris pour un droit. Cela est juste et vrai ! Et la réaction de la communauté islamique, son acceptation et sa compréhension sont de grosses calebasses de miel.
Mais il ne nous échappera que le pouvoir, à travers l’hyperactivité du Préfet du Littoral à Modeste Toboula, aura mis la charrue avant les bœufs dans l’opération de déguerpissement des espaces publics. Sinon, pourquoi brutaliser les fidèles musulmans avant d’avoir rencontré leurs dignitaires ? Pourquoi casser les commerçants avant de penser à leur trouver des sites de relogement, pour ensuite les aménager ? Gouverner c’est prévoir, dit-on, car précipitation est mère d’accidents et de chaos.
Piment de chez piment dites-vous ? Mais Donald Trump, le Président américain, lui aussi s’acharne contre les ressortissants de pays musulmans à travers son décret contre l’immigration. La mise en application suspendue par un juge fédéral ne bat pas pourtant en brèche les frayeurs et les peurs de voir s’instaurer dans le monde des scissiparités religieuses, d’où un cloisonnement et un isolement en vue de certains États en plein 21e siècle. Les hommes et les dieux ne dorment pas vraiment sur leurs deux oreilles !!
Et l’une des réponses au décret de Donald Trump pourrait être à la fermeture systématique de toutes les ambassades américaines dans le monde, le renvoi de tous les citoyens américains dans leur pays et l’interdiction au Président américain de se rendre dans n’importe quel autre pays du monde. Cela semble bien utopique n’est-ce pas ? Mais il faudra y penser !
D’ici à là, le monde restera encore très pimenté et contre cela le chroniqueur n’y pourra rien.
L’Afrique a besoin de se faire une opinion aux portes des décisions qui changent, fort malheureusement, le peu d’estime qu’elle inspire au monde. Votre site , donne la parole aux africains, ouvre le débat sur des thématiques tabous et pose le diagnostic d’une triste réalité aussi vielle que le monde : l’Afrique est malade de ses enfants.
Courage à vous , dans vos pas , volontiers, nous poserons les nôtres. S. TIEGA, spécialiste Médias
Merci Monsieur Tiega. Chacun est responsables des épreuves de son époque …