Tchoukou, bière Otamari de la région de l’Atacora au Nord Ouest du Bénin, est aujourd’hui un produit à valeur ajoutée pour l’économie béninoise. Même si elle manque de raffinerie à la consommation et peine toujours à être embouteillée, le Tchoukou se présente comme l’un des produits que le Bénin peut présenter comme produit ayant traversé des générations.
Par Safiou Tiega
Le Tchoukoutou est l’une des nombreuses boissons locales alcoolisées produites au Bénin. Il s’inscrit dans le registre des boissons alcoolisées traditionnelles produites au Bénin à l’instar du Tchakpalo très prisé par le peuple Idaacha situé dans le département des collines ou le Sodabi que l’on retrouve un peu partout. Toutes inscrites dans l’industrie agroalimentaire ou dans les produits manufacturiers à forte valeur ajoutée pour l’économie béninoise. Chef d’œuvre de la femme Otammari, groupe socio-ethnique rencontré dans le Nord-Ouest du Bénin, le Tchoukoutou, originellement est produit dans la zone Atacora du Bénin. Du mil, de l’eau et quelques produits végétaux et là voilà à la cuisine en train de préparer cette bière locale qui sera bientôt dans les marchés.
Sa préparation va de la culture du mil par les hommes jusqu’à la consommation par les fans. Aujourd’hui, on rencontre cette boisson un peu partout dans les villes du Bénin. Le Tchoukoutou est très consommé et produit au nord de l’ex-Dahomey, où la meilleure matière première est d’ailleurs cultivée et fortement présente : le Sorgho. Il en existe deux variétés, le Sorgho rouge et brun. Les producteurs de cette boisson locale (constitués de femmes) utilisent également le mil et le maïs comme matière première de base. Ceci, suivant trois phases essentielles de production à savoir : le Maltage, le Brassage et la fermentation.
Le maltage est en effet, une vieille technique utilisée par ces bonnes femmes pour la fabrication de la plupart des bières locales. Ce procédé se résume au trempage à la germination et au séchage des grains trempés et germés. S’en suivront la mouture, le délayage et le filtrage pour la deuxième phase dénommée le Brassage qui se différencie du Brassage industriel des bières conventionnelles. La dernière phase de ce processus de fabrication est la fermentation qui donne lieu au produit final, le Tchoukoutou. Ces phases connaissent par ailleurs deux cuissons. Si les productrices de la bière locale Tchoukoutou disposent de deux variétés de Sorgho pour sa production, les férus de cette boisson locale ont eux-aussi le choix entre deux formes de Tchoukoutou : le léger et le lourd.
Cette boisson locale qui fait la fierté du Bénin depuis bon nombre d’années se consomme traditionnellement en cabaret, dans des arrière-cours où officient les productrices de ce breuvage vendu dans des calebasses. Et ceci, à moindre coût. Les consommateurs sont appelés par ailleurs comme la plupart de ceux des bières conventionnelles, à une dégustation modérée aux fins de ne point être auteur d’actes répréhensibles. Le Tchoukoutou est certes très connu au Nord Bénin mais une meilleure promotion de cette bière locale sur le territoire Béninois et ailleurs s’impose. Au plan africain, l’on pourrait retrouver aisément le Tchoukou béninois dans le rang des bières locales comme le Burukutu du Nigéria, le Pito du Ghana, le Dolo du Mali, au Sénégal et au Burkina-Faso.