Le parquet général du Brésil a annoncé samedi avoir inculpé, le veille, le député d’extrême droite et deuxième dans le sondages pour la présidentielle, Jair Bolsonaro, pour “racisme” à l’égard des communautés indigènes, des femmes et de la communauté LGBT.
Si le Tribunal suprême fédéral (STF) confirme cette inculpation et le condamne avant octobre, Jair Bolsonaro, 63 ans, deuxième dans les intentions de vote derrière l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré pour corruption, pourrait être empêché de se présenter.
La lenteur de la justice devrait jouer en sa faveur, estime le site internet JOTA spécialisé dans les questions judiciaires.
Bolsonaro risque “une peine de réclusion d’un à trois ans” et la procureure générale, Raquel Dodge, réclame “le paiement d’un minimum de 400.000 réais (117.500 dollars) pour dommages moraux collectifs”, selon un communiqué du parquet.
Le candidat, grand nostalgique de la dictature militaire (1964-1985), s’est défendu en assurant qu’il s’agissait d'”attaques infondées”.
Le parquet appuie sa demande sur une conférence donnée au Club Hebraica de Rio de Janeiro, en avril 2017: face à un public de 300 personnes, il avait “utilisé des expressions de nature discriminatoire, incitant à la haine et affectant directement plusieurs groupes sociaux”.
La procureure reproduit plusieurs extraits de son discours, dans lequel il a parlé des descendants d’esclaves noirs “comme s’ils étaient des animaux”, affirmant qu'”ils ne font rien et ne servent à rien, même pas à procréer”.
Le député aurait également déclaré : “Si je vois deux hommes en train de s’embrasser dans la rue, je vais les frapper”.
Les conseillers de M. Bolsonaro ont réagi dans un communiqué en jugeant “lamentable d’assister à des attaques infondées, dont l’objectif est de générer des informations sensationnalistes pour dénigrer l’image de celui qui, en fait, est le plus grand phénomène politique du Brésil ces dernières années”.
Le candidat “n’aura aucune difficulté à prouver dans la sphère judiciaire qu’il n’est pas raciste”, affirment-ils.
Jair Bolsonaro avait été condamné en 2017 à indemniser la députée de gauche Maria do Rosario pour avoir dit trois ans plus tôt qu’elle ne méritait pas d’être violée car elle était “très laide”.
Le scrutin présidentiel d’octobre s’annonce comme l’un des plus incertains de l’Histoire de Brésil, alors que le grand favori des sondages, Lula, est derrière les barreaux après avoir été condamné à 12 ans de prison pour corruption.
Source: AFP