Dans un communiqué de presse, Christian Estrosi a fait savoir que la ville de Nice porterait plainte contre les internautes qui diffusent sur les réseaux sociaux des photos de policiers qui verbalisent des femmes en burkini.
«La police municipale a parfaitement fait respecter l’arrêté en vigueur dans la Ville de Nice», affirme Christian Estrosi dans un communiqué. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’insurge contre les propos diffamatoires tenus à l’encontre de ses agents municipaux sur internet. En effet, des photos et des menaces à l’encontre des policiers qui ont procédés à la verbalisation d’une femme voilée sur une plage de Nice le 24 août dernier circulent sur les réseaux sociaux.
«Des plaintes ont été déposées pour poursuivre ceux qui diffusent les photographies de nos policiers municipaux ainsi que ceux qui profèrent à leur encontre des menaces sur les réseaux sociaux», a déclaré l’ancien maire de Nice. En effet, sur les réseaux sociaux, l’indignation et la colère contre les policiers municipaux dominent et beaucoup d’internautes partagent les photos de l’incident accompagné de leurs commentaires.
Une manipulation ?
Dans son communiqué, Christian Estrosi qualifie l’incident du 24 août dernier de «manipulation qui dénigre la police municipale et met en danger ses agents». Une opinion partagée aussi à gauche, comme l’ancien député et fondateur de SOS Racisme Julien Dray, qui publie sur sa page Facebook : «Pas besoin d’être grand sorcier pour comprendre que les photos sur la plage de Nice n’ont rien de photos surprises…»
Une opinion partagée par une autre personnalité de gauche et laïque, le politologue Laurent Bouvet, qui partage une large tribune sur son mur, s’interrogeant sur une éventuelle manipulation des faits lorsque les policiers municipaux ont verbalisés une femme pour le port de son voile sur la plage.
Cet incident serait-il un coup monté ? Contacté par le quotidien Libération, le photographe nie toute mise en scène : «Je peux vous assurer qu’il n’y a rien de monté, aucune mise en scène. La dame n’a pas été payée, et n’a pas non plus pris gracieusement la pose pour la photo. C’est un fait divers classique.»
Manipulation ou pas, pour le journaliste spécialiste de l’Etat islamique David Thomson, le grand gagnant de cette polémique serait Daesh : «Le récit djihadiste martèle depuis des années qu’il serait impossible pour un musulman de vivre sa religion dignement en France. Alors évidemment, dès leur diffusion, ces photos sont passées en quelques minutes à peine en tête des sujets les plus discutés dans la “djihadosphère”, où la tonalité générale était : “La France humilie une pauvre musulmane.”» explique le chercheur à France Info.
( avec RTnews )