Au moins quatre personnes ont été blessées jeudi soir dans l’explosion d’une bombe artisanale dans un quartier anglophone de la capitale camerounaise Yaoundé, a-t-on appris vendredi auprès d’un officier de police et de témoins.
“Au moins quatre personnes ont été blessées” dans l’explosion d’une “bombe artisanale”, a affirmé à l’AFP cet officier qui a requis l’anonymat et n’a pas donné plus de précision sur l’état des victimes, confirmant les récits de deux témoins.
L’explosif, fait à partir d’une batterie de moto, d’une cocotte-minute et de clous, selon la même source, avait été placé au pied d’un poteau en fer doté d’une camera de vidéosurveillance situé au lieu-dit “rond-point Damase”, du nom d’un quartier populaire de la capitale camerounaise, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les photos de l’explosion, dont l’authenticité a été confirmée par des témoins, ont été largement partagées sur les réseaux sociaux.
“J’étais en train de prendre en charge un patient en début de soirée lorsque j’ai entendu un bruit fort, +boum+”, raconte Simeon Awoiakia, promoteur d’un centre de santé situé à proximité du lieu de l’explosion.
“C’était la panique. Peu après, je vu des gens secourir dans la rue une dame brûlée”, a-t-il rapporté.
Les forces de sécurité ont bouclé le rond-point Damase vendredi matin, a constaté un journaliste de l’AFP: trois pick-up de la gendarmerie et de la police embarquaient des dizaines de personnes, des témoins expliquant que d’autres arrestations avaient eu lieu plus tôt.
En juin, “deux engins explosifs improvisés” avaient déjà explosé à Yaoundé, selon une note interne de police consultée par l’AFP, où il était demandé aux agents de multiplier les fouilles dans les taxis et chez des suspects.
La capitale camerounaise reste pour l’instant épargnée par les deux conflits meurtriers qui secouent le pays.
Dans les régions à majorité anglophone du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le conflit qui oppose des séparatistes et l’armée depuis trois ans a fait plus de 3.000 morts et forcé près de 700.000 personnes à fuir leur domicile.
Dans l’Extrême-Nord, les populations subissent les attaques du groupe jihadiste Boko Haram, créé au Nigeria mais qui multiplie les offensives dans les pays frontaliers.
Source: AFP