Le sélectionneur du Maroc Hervé Renard s’est emporté contre un journaliste, et les observateurs du monde du football en général, après que l’un d’entre eux a vertement demandé à son homologue de la Côte d’Ivoire Michel Dussuyer s’il allait démissionner après la défaite (1-0), synonyme d’élimination de la CAN-2017.
“Pour l’instant, je suis extrêmement déçu parce que les objectifs ne sont pas atteints. On avait l’ambition de passer ce premier tour et conserver notre titre. La nuit va être difficile. Attendez demain”, s’est contenté de répondre Dussuyer.
Hervé Renard, assis juste à ses côtés dans la salle de conférence de presse, n’a pas apprécié la manière.
“Si vous le me permettez, je crois être très bien placé pour parler, quand on vient dans une salle comme ça, ce n’est pas un tribunal, a lancé le technicien français en direction du journaliste en question. Vous avez un entraîneur, Michel Dussuyer, que je connais depuis très longtemps, qui est un homme remarquable. Jusqu’ici il s’est qualifié pour une Coupe d’Afrique, il a débuté les qualifications pour la Coupe du monde de la meilleure des façons”.
“Il m’est arrivé exactement la même chose avec la Zambie en 2013, après le titre de 2012. On a fait trois matches nuls et on s’est retrouvé dehors. Alors, certes l’objectif pour la Côte d’Ivoire ne peut pas être une élimination au 1er tour. Seul le résultat vous fait dire des choses qui dépassent parfois vos pensées. Alors s’il vous plait, un peu de décence par rapport aux entraîneurs”, a ajouté le technicien français, qui a connu avant son sacre en 2015 un traitement médiatique similaire.
“Il y a des gens qui m’ont dit que j’étais un entraîneur indigne d’entraîner la Côte d’Ivoire. Le problème c’est que trois semaines après, les mêmes gens dansaient sur les tables. Il faut arrêter de retourner votre veste à chaque fois”, s’est-il encore indigné.
Le sélectionneur du Maroc, qui a enfin réussi à mener les “Lions de l’Atlas” au 2e tour d’une CAN pour la première fois depuis 13 ans, s’en est pris aux observateurs marocains qui n’ont pas cru en lui et qui ont critiqué ses choix avant la compétition.
“Des anciens joueurs, des anciens sélectionneurs qui donnent leur avis… Mais qu’ils fassent leur travail à l’endroit où ils sont d’abord! Ce qui m’horripile dans le football aujourd’hui, c’est que tout le monde a la solution”, a-t-il lancé.
“J’attendais cette victoire pour vous faire ce cri parce que j’ai subi la même chose à Lille (limogé avant la trêve en 2015, ndlr). On ne m’a pas laissé le temps. Dans le foot, il faut du temps. Cette nouvelle génération (de la Côte d’Ivoire) en a besoin et elle gagnera de nouveau. Je peux vous l’assurer”, a-t-il conclu.
Source: AFP