Un rond-point central de la capitale centrafricaine, Bangui, a été bloqué mercredi par d’anciens militaires réclamant une aide pour leur reconversion, a rapporté un journaliste de l’AFP.
“Nous sommes ici car on a eu beaucoup de promesses du gouvernement et rien n’a été fait jusqu’à alors”, a déclaré un ancien adjudant-chef présent à côté de barricades érigées sur le rond-point Omar Bongo de Bangui.
Les anciens soldats, dont beaucoup ont été mis à la retraite anticipée lors de plusieurs plans de restructuration de l’armée qui ont débuté dans les années 2000, réclament des “mesures d’accompagnement” qui doivent les aider à se reconvertir.
Les barricades en bois ont été dressées mercredi matin. Une dizaine d’hommes en civil et non armés ont interdit aux véhicules de circuler.
Les manifestations de militaires retraités sont fréquentes en Centrafrique où certains considèrent qu’ils ont des velléités de “déstabilisation”.
En septembre, plusieurs centaines de militaires à la retraite avaient manifesté dans Bangui pour exiger le paiement de plusieurs années d’arriérés de pensions et de primes.
“Ils ont déjà touché leurs arriérés de salaire”, a affirmé à l’AFP une source haut placée de l’armée.
“A ma connaissance, il n’y a jamais eu de promesse écrite concernant ces +mesures d’accompagnement+, ni de la part du gouvernement, ni des partenaires internationaux”, a-t-il ajouté. Les promesses écrites ne concernaient que le versement des arriérés de salaire et de leur droit à la retraite.
“L’ancien chef d’état-major de l’armée nous a assuré à plusieurs reprises qu’il y aurait des mesures d’accompagnement”, a affirmé de son côté l’un des ex-militaires qui manifestait mercredi.
Le département d’Etat américain, la mission de formation de l’Union européenne en République centrafricaine (EUTM RCA), et la France ont tour à tour, en 2018, annoncé leurs intentions d’aider le gouvernement centrafricain à verser aux militaires retraités leurs arriérés de salaire.
La Centrafrique, que se partagent des groupes armés, est embourbée dans un conflit meurtrier depuis six ans qui a déplacé plus d’un quart de ses 4,5 millions d’habitants.
La reconstitution de l’armée centrafricaine, décimée, est l’un des principaux chantiers du président Faustin-Archange Touadéra, élu en 2016.
Les forces armées centrafricaines doivent à terme remplacer les Casques bleus de l’ONU (Minusca) présents en Centrafrique depuis 2014.