L’Ethiopie a été élue au Conseil de sécurité des Nations-unies le mardi 28 Juin 2016, comme membre non permanent au côté de la Bolivie. Addis-Abeba a obtenu 185 voix en sa faveur sur les 193 nations représentées. Une première pour le pays depuis 25 ans.
Par Tsigué Shiferaw
Cette nomination à la quasi-unanimité démontre peut-être le retour de l’Éthiopie sur la scène internationale. Ce pays, dont la population atteint plus de 90 millions d’habitant est la seconde nation la plus peuplée d’Afrique Sub-Saharienne, après le Nigéria.
Depuis plusieurs années l’Éthiopie est devenue le partenaire et le médiateur incontournable dans les crises qui secouent la Corne de l’Afrique, que ce soit en Somalie, et dans les deux Soudans. Il faut préciser que le pays a joué un rôle clé avant le référendum qui a séparé les deux Soudans, avec bon nombre de rencontres tenues a Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, afin de permettre une transition dans la paix. Le pays est également constamment impliqué dans la relation tendue avec son voisin l’Érythrée, et pourrait utiliser son influence lors de sa présence au Conseil de Sécurité pour pousser l’ONU à prendre des mesures en sa faveur.
Addis-Abeba a été aussi impliquée dans la crise politique et militaire qui a débuté en décembre 2013 entre le président Salva Kiir et son Vice-président Riek Machar.
-Alliée traditionnelle des Nations Unies-
En 2015 le pays était le second pays monde contributeur de troupes (8309) aux opérations de maintien de la paix des Nations-Unies ; précédé par le Bangladesh.
Bien que certains experts parlent d’une ascension récente du rôle de l’Éthiopie sur la scène internationale, il faut rappeler que l’histoire diplomatique du pays est très ancienne. La mission des États-Unis en Éthiopie a été ouverte dès 1908. En 1923 l’Éthiopie (seul pays africain) accédait à la Ligue des Nations, à la demande de l’empereur Hailé Sélassié. Ce même empereur qui permettra à son royaume de devenir l’un des membres fondateurs des Nations Unies (13 Novembre 1945) soit moins d’un mois après la France.
Ménélik II et son successeur Hailé Sélassié I, ont été les pionniers de la diplomatie éthiopienne, ouvrant le pays dès le début du 20ème siècle au reste du monde, alors que pendant près de 3000 ans le pays était renfermé sur lui-même.