Plusieurs hauts responsables des Nations Unies, dont le Secrétaire général Ban Ki-moon, ont condamné vendredi le nouvel essai nucléaire annoncé par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), soulignant qu’il violait les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU à ce sujet.
« Je condamne dans les termes les plus forts l’essai nucléaire souterrain effectué par la République populaire démocratique de Corée. Ceci représente une nouvelle violation éhontée des résolutions du Conseil de sécurité », a dit M. Ban lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York.
« Cet acte inacceptable met en danger la paix et la stabilité dans la région et rappelle une nouvelle fois combien il est urgent de renforcer le régime mondial d’interdiction des essais nucléaires », a-t-il ajouté.
Le chef de l’ONU a réitéré l’appel de la communauté internationale demandant aux dirigeants de la RPDC de s’engager dans la voie de la dénucléarisation. « Plutôt que de chercher à obtenir des armes nucléaires et la technologie des missiles balistiques, la RPDC devrait promouvoir le bien-être de la population du pays », a-t-il ajouté.
Ban Ki-moon a dit compter sur le Conseil de sécurité pour rester uni et pour prendre les mesures appropriées. « Nous devons mettre fin de toute urgence à cette escalade », a-t-il dit.
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni vendredi après-midi pour des consultations à huis-clos sur cet essai nucléaire annoncé par la Corée du Nord.
Plus tôt, le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a rappelé que « l’essai nucléaire aujourd’hui par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), s’il est confirmé, est le deuxième cette année et le cinquième depuis 2006 ».
« Il s’agit d’une violation flagrante de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et cela constitue un mépris total des demandes répétées de la communauté internationale. C’est un acte profondément troublant et regrettable », a dit M. Amano dans une déclaration à la presse.
Dans sa résolution 2270, le Conseil de sécurité avait condamné dans les termes les plus forts le précédent essai nucléaire de la RPDC le 6 janvier 2016 et avait demandé à la RPDC de ne pas effectuer d’autres essais nucléaires, d’abandonner toutes les armes nucléaires et tous les programmes nucléaires existants d’une manière complète, vérifiable et irréversible, et de cesser immédiatement toutes les activités liées.
« Je demande instamment à la RPDC de mettre pleinement en œuvre toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’AIEA », a déclaré M. Amano, ajoutant que son agence était prête à reprendre ses activités de vérification dans le pays, une fois un accord politique atteint entre les pays concernés.
Le Secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), Dr Lassina Zerbo, a indiqué pour sa part que les stations de son agence avaient enregistré « une activité sismique inhabituelle en République démocratique populaire de Corée (RPDC) aujourd’hui ».
« Jusqu’à présent, 25 de nos stations contribuent à l’analyse de cet événement qui semble avoir été légèrement plus important que celui enregistré par notre système le 6 janvier de cette année. L’emplacement est très semblable. Notre estimation de localisation initiale montre que l’événement a eu lieu dans la zone du site d’essai nucléaire de la RPDC », a dit M. Zerbo dans un communiqué de presse.
« Si cet essai nucléaire est confirmé, cet acte constitue une nouvelle violation de la norme universellement acceptée contre les essais nucléaires; une norme qui a été respectée par 183 pays depuis 1996 », a-t-il ajouté. « Cela souligne également encore une fois la nécessité urgente pour la communauté internationale d’agir pour obtenir une fois pour toutes la mise en en oeuvre d’une interdiction juridiquement contraignante des essais nucléaires ».
Le Secrétaire exécutif de l’OTICE a demandé instamment à la RPDC d’éviter de procéder à des essais nucléaires et à rejoindre les 183 Etats qui ont signé le Traité d’interdiction des essais. « Alors que nous commémorons le 20e anniversaire de l’ouverture du traité à la signature, il est grand temps que l’interdiction globale des essais nucléaires soit inscrite dans un instrument juridiquement contraignant », a-t-il conclu.
De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a annoncé vendredi avoir nommé deux experts indépendants, Sonja Biserko et Sara Hossain, pour soutenir le travail du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en RPDC, Tomas Ojea Quintana.