Côte d’Ivoire: les entreprises de presse créent un portail commun

Les rotatives du plus grand quotidien ivoirien, Fraternité Matin, lors d'une grève le 5 décembre 2017 | AFP/Archives | Sia KAMBOU

Les patrons de la presse ivoirienne, confrontée depuis quelques années à une mévente des journaux, ont mis en place mercredi à Abidjan un portail numérique pour mieux distribuer leurs produits.

La plateforme numérique pressecotedivoire.ci, propriété du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) est spécialisée dans la distribution numérique des journaux.

“Ce portail est plus viable et plus rentable pour faire face à la crise née de la mévente des journaux sur un marché concurrentiel”, a déclaré à l’AFP le président du GEPCI, Patrice Yao, lors d’une cérémonie.

“C’est un journal en ligne qui va vendre du contenu, avec la spécificité qu’il appartient à tous les éditeurs de presse”, a-t-il précisé.

Le ministre ivoirien de la Communication et de l’Economie numérique Bruno Koné a affirmé de son côté, que pressecotedivoire.ci était “une démonstration de la résilience du secteur de la presse et de sa capacité à s’adapter à son environnement”, soulignant que “le marché du numérique se porte bien”.

En côte d’Ivoire, on enregistre 30 millions d’abonnés au téléphone mobile, 17 millions d’abonnés à l’internet et 10 millions de personnes qui utilisent des opérations de paiement mobile, selon les chiffres fournis par le ministre ivoirien.

Le quotidien d’Etat Fraternité Matin, plus grand journal ivoirien, connait un plan de redressement pour éviter “la faillite”. Les journalistes de Fraternité Matin avaient déclenché en décembre une grève sauvage pour réclamer le départ de la direction, accusée “de mauvaise gestion”.

Le groupe est “confronté depuis plus d’une dizaine d’années à des difficultés caractérisées globalement par une gestion opérationnelle peu efficace ainsi que par de très fortes tensions de trésorerie et des comptes qui sont déséquilibrés”.

La presse ivoirienne est connue pour ses partis pris politiques très marqués et sa virulence, même si sa diffusion est limitée, représentant au total près de 70.000 exemplaires vendus quotidiennement.

“L’extrême politisation des lignes éditoriales est en partie à l’origine des difficultés rencontrées dans la commercialisation des journaux ivoiriens”, souligne l’universitaire Jules Evariste Toa, professeur en Communication à l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, la principale de Côte d’Ivoire.

Source: AFP