Des milliers de personnes se réjouissaient vendredi à Yopougon, un quartier populaire d’Abidjan, croyant à la libération provisoire de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, bien que la Cour pénale internationale (CPI), qui le juge actuellement, n’ait pas annoncé sa décision.
“Aucune décision n’a été prise, et je n’ai aucune indication de quand la décision sera rendue”, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la CPI à La Haye, Fadi El Abdallah.
Une audience s’est tenue jeudi à la CPI sur une demande de libération provisoire de M. Gbagbo, jugé pour crimes contre l’humanité lors de la crise post-électorale de 2010-11 en Côte d’Ivoire, qui avait fait 3.000 morts.
Me Rodrigue Dadje, l’un des principaux avocats du Front populaire ivoirien, le parti de M. Gbagbo, a confirmé à l’AFP avoir annoncé à tort vendredi midi la libération provisoire de l’ex-président.
“Certaines personnes m’ont donné cette info, j’ai été emporté par le mouvement. Mais la CPI n’a pas rendu de décision”, a déclaré M. Dadjé.
Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président, a elle aussi annoncé la libération provisoire de son mari devant des journalistes, et une vidéo de la scène a été mise en ligne, aussitôt reprise sur les réseaux sociaux.
Me Dadje a indiqué que “la vidéo a été supprimée du compte facebook” de Simone Gbagbo.
Les partisans de Laurent Gbagbo espèrent la libération provisoire de leur leader, emprisonné depuis sept ans à La Haye. A Abidjan, Yopougon, vaste commune de deux millions d’habitants, est un fief historique du FPI.
Vendredi après-midi, des milliers de personnes chantaient et dansaient dans les rues de Yopougon, certaines pleuraient, ont rapporté des journalistes de l’AFP. D’autres encore criaient “On aime Gbagbo”, “Gbagbo libéré”. Aucun incident n’a été signalé.
Après plusieurs années de procès, la CPI doit en principe rendre sa décision sur le fond en mars 2019. Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes fidèles à l’ancien président, est emprisonné et jugé avec lui par la CPI.
Source: AFP