
Souleymane Kamagaté, chef du protocole du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro, a de nouveau été entendu lundi à Abidjan par des enquêteurs sur la découverte le 15 mai d’une cache d’armes à Bouaké, épicentre des récentes mutineries de soldats.
« Souleymane Kamagaté dit Soul To Soul a été auditionné par le procureur de 10 h à 16h50 (GMT et heure locale) sans que rien ne filtre » a déclaré à la presse Moussa Touré, directeur de la Communication à l’Assemblée nationale.
Ce proche du président de l’Assemblée nationale a été laissé libre et convoqué mercredi prochain.
L’enquête contre Souleymane Kamagaté a été ouverte vendredi après la découverte d’une importante cache d’armes dans un logement donné pour être sa propriété, pendant les mutineries qui ont secoué le pays en mai.
« Les questions lui ont été posées sur cette affaire de cache d’armes et il a répondu qu’il n’était ni l’acquéreur et ni le propriétaire de ces armes », avait expliqué M. Touré la semaine dernière.
Les médias présents à Bouaké ont rapporté avoir vu des caisses d’armes retrouvées sur ces lieux.
Des mutins avaient quant à eux exhibé devant des journalistes de l’AFP de nombreuses armes provenant de cette cache. Les armes neuves –notamment des kalachnikov, des munitions et des lance-roquettes– étaient emballées dans des sacs en plastique transparents. Un des mutins avait confié à l’AFP que les armes provenaient de la propriété de « Soul to Soul » et que cette cache était connue de « plein de gens ».
Le ministre ivoirien de la Défense Alain Richard Donwahi avait annoncé l’ouverture d’une « enquête afin de situer les responsabilités ».
Les mutineries de la mi-mai, qui ont paralysé les activités de différentes villes pendant plusieurs jours, ont fait au total quatre morts et neuf blessés, selon le bilan du gouvernement. Un accord a permis de mettre fin au mouvement.
Une conclusion peu appréciée par d’ex-rebelles ivoiriens démobilisés, qui ont réclamé des primes similaires à celles des mutins. Les manifestations des « démobilisés » se sont soldées par la mort de quatre d’entre eux en début de semaine.
M. Soro est un ancien chef de la rébellion de 2002-2011 dont la ville de Bouaké était le fief.
Le président de l’Assemblée nationale, à qui certains prêtent des ambitions présidentielles, s’est gardé d’intervenir dans la crise, mais la présence d’anciens « ComZone » aux négociations sur la mutinerie a rappelé que ces ex-chefs rebelles sont encore puissants.
Source: AFP