Des centaines de personnes ont accueilli samedi à l’aéroport d’Harare la dépouille du dirigeant de l’opposition du Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, mort en Afrique du Sud et qui doit être enterré dans son pays.
Tsvangirai, le plus importants des opposant au parti au pouvoir Zanu-PF, est mort mercredi à l’âge de 65 ans d’un cancer du côlon. Ses partisans et des responsables de son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), rassemblés à l’aéroport Robert Mugabe, ont entonné des cantiques et des chants de leur parti à l’arrivée de son avion. “Nous avons reçu le corps de notre président, notre héros, notre icône, notre patriote et grand leader”, a déclaré Nelson Chamisa, l’un des trois adjoints de Tsvangirai.
Le corps a été transporté dans un camp militaire où les héros nationaux sont accueillis avant leur enterrement. Il sera enterré mardi dans son village natals de Buhera, à 250 kilomètres au sud de Harare. Ses partisans ont déjà participé à deux services à Harare et à Bulawayo, deuxième ville du pays, à la mémoire de celui que l’ancien président Robert Mugabe avait qualifié de “larbin de l’Occident”.
A Bulawayo, Welshman Ncube, son ancien adjoint, a loué l’action de Tsvangirai qui avait gracié les membres du gouvernement qui l’avaient persécuté et lui avaient fait subir de graves violences. “Ils n’avait pas aucune amertume envers eux, aucune amertume sur le fait qu’ils l’avaient dénigré, arrêté, battu et accusé de trahison,” a ajouté M. Ncube.
M. Ncube a raconté que Tsvangirai l’avait convoqué à son domicile en janvier et avait laissé entendre qu’il n’allait pas vivre assez longtemps pour assister aux élections qui devraient avoir lieu en juillet. “La rencontre était remplie d’émotions. Il a dit : +Soyons réalistes. Je ne vais pas pouvoir le faire. Je ne serai pas avec vous pendant cette campagne électorale”.
Ces élections seront les premières sans M. Mugabe en près de quatre décennies. L’armée est intervenue en novembre pour empêcher l’épouse de Robert Mugabe de lui succéder. M. Mugabe a renoncé au pouvoir après 37 ans de régime autoritaire.
En 2008, Morgan Tsvangirai avait réussi à s’inviter aux portes du pouvoir en arrivant en tête du premier tour de la présidentielle. Devant le déchaînement de violences ordonné par le pouvoir contre ses partisans, qui avaient fait quelque 200 morts, il avait préféré renoncer à se présenter au second tour, permettant à Robert Mugabe d’être réélu.
Ancien syndicaliste, Tsvangirai a dirigé le MDC depuis sa création en 1999, représentant le plus grave défi pour la Zanu-PF.
Avec l’AFP