A Boao, M. Guterres s’est dit profondément convaincu que la mondialisation est irréversible et qu’elle a apporté de nombreux bienfaits tels que l’intégration des économies mondiales, l’expansion des échanges commerciaux et des progrès dans les communications et la technologie.
« Des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Beaucoup plus de gens vivent plus longtemps et ont une vie plus saine. La classe moyenne mondiale croît rapidement », a noté le Secrétaire général lors de cette conférence organisée dans la province chinoise de Hainan.
« Mais nous devons aussi reconnaître qu’un grand nombre de personnes sont laissées pour compte », a souligné le chef de l’ONU. « Les inégalités sont systémiques et croissantes ».
Pour M. Guterres, une mondialisation juste est une mondialisation « qui ne laisse personne derrière » et montre un chemin vers la paix et le développement durable pour les individus, les communautés et les pays.
« Mais une chose doit être très claire : nous ne rendrons pas équitable la mondialisation par l’isolationnisme, le protectionnisme ou l’exclusion », a dit M. Guterres. « Les problèmes mondiaux ont besoin de solutions multilatérales mondiales », a-t-il ajouté, rappelant les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
« Avec ses 17 objectifs de développement durable, le Programme 2030 est notre plan pour la paix, la prospérité et le partenariat pour les peuples et la planète », a souligné le Secrétaire général.
-Appel à relever le défi climatique-
Le chef de l’ONU a saisi l’occasion du forum de Boao pour rappeler aux Etats l’urgence de l’action climatique.
« Le changement climatique est une menace mondiale en soi et un multiplicateur massif d’autres menaces – la pauvreté ; les besoins humanitaires ; les conflits. C’est pourquoi tous les gouvernements du monde ont adhéré à l’Accord de Paris (sur le climat) en 2015 », a déclaré M. Guterres.
Le Secrétaire général a souligné que le changement climatique se déplace encore plus vite que nous et que les concentrations de CO2 dans l’atmosphère sont maintenant les plus élevées en 800.000 ans. « Les scientifiques craignent maintenant que l’objectif de Paris soit inaccessible à moins que nous ne fassions plus d’ici 2020 », a-t-il prévenu.
Il a toutefois tenu à souligner que le changement climatique n’était pas une fatalité. « La bonne nouvelle, c’est que la technologie est de notre côté. Propre, l’énergie verte est plus abordable et compétitive que jamais », a dit M. Guterres. « Mais, nous voyons encore d’énormes investissements – et des subventions – dans les combustibles fossiles. Nous devons éliminer ce genre de contradiction qui pourrait creuser notre propre tombe ».
La visite du Secrétaire général en Chine a été l’occasion pour lui de saluer le leadership de Beijing sur plusieurs sujets multilatéraux.
« La voie de la Chine pour éradiquer la pauvreté d’ici 2020 prouve qu’il est effectivement possible de ne laisser personne derrière », a dit le chef de l’ONU qui également salué l’action climatique de Beijing sur le plan politique et pratique, notamment avec ses objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables.
Quarante ans après le lancement des réformes et de l’ouverture, « le sens de la transformation est évidente dans toute la Chine et dans ses relations avec le monde », a déclaré M. Guterres, citant l’initiative ‘La ceinture et la route’ du Président Xi Jinping. « En reliant les peuples et les marchés d’Asie, d’Europe et d’Afrique, y compris en Amérique latine, cette initiative ambitieuse peut contribuer de manière significative à un monde plus juste, plus pacifique et plus prospère ».
Lundi, le Secrétaire général a visité un centre de formation de policiers pour le maintien de la paix. A cette occasion, il a rendu hommage aux plus de 2.400 Casques bleus chinois servant dans le monde et exprimé sa gratitude pour l’engagement de la Chine envers le maintien de la paix des Nations Unies.
Avec le centre d’actualités de l’ONU.