La radio-télévision Fana BC, proche du pouvoir, a publié des images du dîner, montrant des hommes en smoking et assis à une grande table de banquet couverte de roses, dans l’ancien palais impérial Menelik.
“Un siège pour l’événement (était) évalué à 5 millions de birrs”, soit 173.000 dollars (150.000 euros) et “plus de 200 individus, représentant des organisations locales et internationales” ont pris part à l’événement, a ajouté le média.
Le dîner avait pour but de lever des fonds en faveur d’un projet de trois ans lancé par M. Abiy pour “améliorer l’image d’Addis Abeba”, une ville débordante d’activité et qui vit de profonds changements, les immeubles modernes poussant comme des champignons.
S’adressant en amharique à ses invités, M. Abiy les a invités à soutenir son projet, disant qu’espérer qu’une fois achevé, Addis Abeba serait regardée comme une ville africaine “belle et propre”.
Selon une vidéo du projet figurant sur le site internet du Premier ministre, “la croissance rapide et l’expansion de la ville ces dernières années n’ont pas utilisé de manière adéquate les ressources naturelles et la magnifique topographie dont la cité bénéficie”.
Les espaces verts ne couvrent que 0,3 mètre carré par habitant à Addis Abeba et le projet vise à faire passer ce chiffre à 7 mètres carrés par habitant, pour atteindre ce qui est la moyenne en Afrique, selon la même source.
D’un coût estimé à 1 milliard de dollars (896 millions d’euros), ce projet prévoit de créer des parcs, voies cyclables et piétonnières le long des cours d’eau de la capitale, de planter des arbres et bâtir des fermes urbaines, sur une aire de 56 km².
Sur les réseaux sociaux, l’initiative a fait l’objet de vives critiques, certaines personnes questionnant la pertinence même du projet, qu’ils ne jugent pas prioritaire.
M. Abiy, en poste depuis avril 2018, a été encensé en Ethiopie et à l’étranger pour son programme de réformes.
Deuxième pays le plus peuplé du continent avec environ 100 millions d’habitants, l’Ethiopie possède l’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Est. Mais le pays reste l’un des plus pauvres au monde, avec un revenu annuel moyen par habitant de 783 dollars.