Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies à l’appui aux missions, Atul Khare, a déclaré vendredi que le fonds d’affectation spéciale pour les victimes d’exploitation et d’abus sexuels par des Casques bleus était opérationnel et avait besoin de contributions des Etats membres.
« Les victimes, dont beaucoup sont des enfants, ont besoin de notre protection et de notre soutien », a dit M. Khare lors d’une réunion informelle de l’Assemblée générale de l’ONU, à laquelle participait également la Coordonnatrice spéciale du Secrétaire général pour l’amélioration de la lutte contre l’exploitation et les abus sexuels, Jane Holl Lute.
« Le fonds d’affectation spéciale destiné à aider à fournir des services aux victimes est opérationnel et nous avons demandé aux États membres d’envisager de faire des contributions », a souligné Atul Khare, qui a remercié la Norvège pour son soutien et souhaité que cela déclenche une dynamique pour davantage de financements.
Le Secrétaire général adjoint a noté que l’an dernier l’ONU avait fait des progrès pour faciliter les demandes de reconnaissance de paternité concernant des Casques bleus. Il a en particulier félicité le Sri Lanka, qui a organisé le paiement à une victime et à son enfant né à la suite d’une situation d’exploitation et d’abus sexuels.
M. Khare a rappelé qu’il ne pouvait pas y avoir d’impunité pour l’exploitation et les abus sexuels.
« Si les allégations sont fondées, l’Organisation prend toutes les mesures en son pouvoir. Nous avons la responsabilité de prendre des mesures administratives et sanctionner tous les civils, y compris les consultants et les individus sous contrat. Toutefois, le pouvoir de sanctionner pénalement ou de poursuivre le personnel relève de la compétence exclusive des États membres. Nous continuons donc à travailler avec les autorités nationales pour veiller à ce que justice soit faite », a-t-il dit.
Le Secrétaire général adjoint a noté que des Etats membres avaient amélioré les procédures.
Le Secrétariat de l’ONU a ainsi demandé aux États membres de nommer des enquêteurs nationaux dans les cinq jours, au lieu de la période de dix jours normalement requise. « La Tanzanie et la République du Congo sont parmi les États membres qui ont répondu positivement à cette demande », a-t-il souligné. Il a également noté que le Maroc a commencé à déployer des enquêteurs au sein de ses contingents.
« Dans une affaire récente, le pays fournissant des troupes, l’Egypte, a enquêté en 29 jours sur une allégation, a constaté que l’allégation de tentative d’agression sexuelle était justifiée, a mené un procès en cour martiale et a imposé une peine de cinq ans de prison, en plus de la révocation. C’est peut-être l’exemple le plus rapide de justice observé jusqu’à présent », a-t-il souligné.
Dans un autre cas récent, le Bangladesh a enquêté sur des allégations en un peu plus de trois mois et a constaté que l’allégation de rapport sexuel avec un mineur était étayée pour un individu, qui a ensuite été démis de ses fonctions et a été condamné à un an de prison.
« Nous apprécions ces mesures, que nous voyons comme des démonstrations du sérieux avec lequel les Etats membres prennent leurs responsabilités », a dit M. Khare.
De son côté, Mme Holl Lute a informé l’Assemblée générale de ses récentes visites en République centrafricaine et en République démocratique du Congo.
Elle a jugé nécessaire que chaque employé, chaque soldat, chaque policier se joignent à la lutte contre ce fléau. Elle a également jugé nécessaire de développer des outils pour mesurer l’efficacité des mesures prises par l’ONU.