Trois migrants, probablement de nationalité algérienne, sont morts mardi fauchés par un train vers 05H00 (03H00 GMT) dans le sud-ouest de la France, près de la frontière espagnole, a-t-on appris auprès de la justice et d’un élu local.
Un quatrième homme, également algérien, a été grièvement blessé aux membres inférieurs, à l’abdomen et au bassin. “Son pronostic vital n’est plus engagé. Il doit subir une opération cet après-midi”, a précisé le procureur de la République de Bayonne (sud-ouest) Jérôme Bourrier, lors d’une conférence de presse.
D’après la justice et la compagnie ferroviaire française (SNCF), ces quatre victimes se trouvaient sur les voies, près de la gare de Saint-Jean-de-Luz, au moment du passage du train régional qui reliait Hendaye au nord de la France.
Le freinage d’urgence, sur 310 mètres, “n’a pas permis d’éviter l’impact” avec ces quatre hommes, âgés de 21 à 40 ans, a ajouté le procureur. “Ils étaient allongés, sans doute pour se reposer, dans la mesure où le dernier train est parti aux alentours de 22H30 (20H30 GMT) et que ce TER “était le premier de la journée”.
“Manifestement, l’ensemble des individus seraient de nationalité algérienne”, a dit M. Bourrier, tout en restant prudent en raison d’un difficile travail d’identification.
“Trois d’entre eux auraient fait l’objet d’une procédure d’irrégularité de séjour en Espagne” en juin et l’un, âgé de 21 ans, avait déjà fait l’objet d’un dossier d’expulsion.
Les victimes étaient “allongées sur les voies sans que l’on sache pourquoi”, a assuré à l’AFP Eneko Aldana-Douat, le maire de Ciboure, petite ville de quelque 6.500 habitants où s’est produit le drame, juste au sud de Saint-Jean-de-Luz.
“Une des victimes était déjà connue des services de police”, a ajouté le maire, pour qui cela laisse penser que ces migrants étaient déjà sur le territoire français depuis quelque temps.
Une enquête est en cours, menée par le commissariat de Saint-Jean-de-Luz et la police judiciaire de Bayonne.
L’Espagne est l’une des principales portes d’entrée en Europe pour les migrants, avec 16.586 entrées irrégulières sur les sept premiers mois de l’année, près de 50% de plus qu’à la même période de l’an dernier, selon les chiffres publiés en août par le ministère espagnol de l’Intérieur.
Le Pays Basque est l’un des importants points de passage, théâtre de drames comme en août la mort d’un migrant qui tentait de traverser le fleuve frontière Bidassoa pour passer en France.
Source: AFP