Au Gabon la course s’intensifie à deux mois du scrutin présidentiel, prévu le 27 Août 2016. Nombreux sont les candidats qui souhaitent accéder à la plus haute fonction de l’état, à commencer par Ali Bongo qui se présente à sa propre succession. Fortement contestées en 2009, par une partie de la population et de l’opposition, ces élections seraient pour le président actuel un moyen d’asseoir son autorité, sans laisser le doute planer.
Par Tsigué Shiferaw
La course s’annonce rude. Parmi les candidats en lice figurent également des anciens membres du PDG (Parti Démocratique du Gabon). Casimir Oyé Mba, ancien Premier Ministre de feu Omar Odimba Bongo, avait tenté de se présenter en 2009. Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union Africaine, ancien proche de la famille Bongo. Enfin il y a Guy Nzoumba Ndama, l’ancien président de l’Assemblée Nationale. Ce dernier a annoncé sa démission de ce poste le 5 Avril dernier, afin de se préparer pour la campagne.
L’économie est au cœur des débats de cette présidentielle, alors que le pays a connu une croissance de 5,1% en 2014, selon la Banque Africaine de Développement (BAD). Elle a par ailleurs ajouté que la baisse des prix du pétrole a l’échelle mondiale, a réduit les recettes fiscales du pays. Ainsi, les autorités se sont vues réviser le budget de l’état, escomptant une baisse de 11,4%.
La Banque Mondiale renchérit cette vision ajoutant que le pays est actuellement confronté à un déclin de sa production pétrolière. Pour rappel le Gabon est le 5ème producteur de pétrole sur le continent africain. Cette production d’hydrocarbures et de manganèse représente 70% des exportations, c’est également 20% du PIB et 40% des recettes budgétaires, toujours selon la Banque Mondiale.
Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, le Gabon a subi des tensions sociales marquées notamment en 2014. Le chômage touchait en 2010 21% de la population totale. La Banque Mondiale évoque les inégalités sociales flagrantes, dans un pays ou 30% de la population totale est vulnérable. Pour cette institution internationale le Gabon connaît une dégradation a l’accès des services de base (santé, eau potable et électricité), alors que le pays envisage un programme de développement économique pour 2025 (Plan Stratégique Gabon Émergent), qui viserait à permettre au pays de se doter des infrastructures nécessaires pour diversifier son économie.