Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a averti jeudi lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée au Moyen-Orient, que la solution des deux États, israélien et palestinien, court le risque d’être remplacée par une situation où il y aurait un seul État avec une occupation et une violence perpétuelles.
Il y a 23 ans, presque jour pour jour, le premier Accord d’Oslo a été signé entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Malheureusement, a regretté le Secrétaire général, « nous sommes plus éloignés que jamais de ses objectifs ». En dépit des avertissements de la communauté internationale et de la région, les dirigeants de part et d’autre n’ont pas pris les mesures difficiles nécessaires pour la paix, a-t-il souligné.
« Les implantations des colonies sont illégales au regard du droit international », a insisté M. Ban. Il a jugé la politique d’Israël à cet égard « diamétralement opposée à la création d’un État palestinien » et s’est par ailleurs dit troublé par une récente déclaration du Premier ministre israélien dépeignant ceux qui s’opposent à l’expansion des colonies comme des partisans du nettoyage ethnique. « Cela est inacceptable et scandaleux », a-t-il dit.
Le Secrétaire général s’est par ailleurs dit toujours consterné par le fait que des partis palestiniens choisissent de faire l’éloge d’actes méprisables. Il a demandé aux dirigeants palestiniens de mettre un terme à la « glorification du terrorisme ».
Le chef de l’ONU a encouragé la tenue d’élections locales à Gaza et en Cisjordanie qui pourraient donner un nouvel élan à la démocratie palestinienne. Il s’est toutefois dit particulièrement préoccupé par la décision de la Haute Cour palestinienne, la semaine dernière, de suspendre tous les préparatifs alors que les délibérations sont toujours en cours concernant une pétition visant à annuler les élections.
Malgré les progrès accomplis dans les deux ans qui ont suivi le cessez-le-feu de 2014, notamment avec la réparation de maisons, d’hôpitaux, d’écoles et d’infrastructures essentielles, Gaza est toujours bouclée et « est une bombe à retardement », a résumé M. Ban, après avoir évoqué les besoins humanitaires considérables et demandé davantage d’assistance pour accélérer la reconstruction en cours.
« Les privations humanitaires continues pour les près de deux millions d’habitants de Gaza étouffent les rêves et les ambitions, et nourrissent l’instabilité et l’extrémisme ». a déclaré le Secrétaire général, soulignant que la « fracture politique palestinienne corrosive » aggrave la situation humanitaire et étouffe le développement.
« Nous devons intensifier nos efforts pour encourager les dirigeants israéliens et palestiniens à prendre les mesures difficiles afin de changer la trajectoire destructrice nous conduisant actuellement vers une réalité avec un seul Etat », a conclu M. Ban.