Lignes de train et de bus, service d’état civil, retraites, écoles et banques: les administrations d’occupation du sud de l’Ukraine ont multiplié les annonces mercredi portant sur l’intégration de ces régions à la Russie.
Le “ministère” de l’Intérieur, autoproclamé, de la région de Kherson, occupée depuis mars par les troupes russes, a indiqué que des bus relieraient dès vendredi les villes de Kherson et Simféropol, la capitale de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.
Des bus relieront aussi à partir du 1er juillet Simféropol aux villes conquises de Mélitopol et Berdiansk, dans la région ukrainienne de Zaporijjia, partiellement occupée par l’armée russe.
Et une ligne ferroviaire fonctionnera entre la ville criméenne de Djankoï et celles de Kherson et Mélitopol.
“La sécurité des transports sera assurée par Rosgvardia”, la garde nationale russe, a précisé le ministère autoproclamé dans un communiqué.
Sur Telegram, l’administration d’occupation de la région de Kherson a elle annoncé l’ouverture mercredi du Fonds de pension de la Fédération de Russie, chargé du versement des retraites.
Selon l’administration d’occupation, une première banque russe a ouvert mercredi à Kherson. Il s’agit d’une agence de Promsvyazbank, une banque privée connue pour financer le secteur de la défense et se trouvant sous sanctions occidentales.
Un service d’état civil obéissant “aux standards de la Russie” a également ouvert ses portes à Kherson pour enregistrer les naissances, les décès et célébrer les mariages, selon la même source.
“Les services ne s’adressent pas seulement aux ressortissants russes, mais aussi à tous ceux qui n’ont pas encore eu le temps de faire la demande de citoyenneté russe”, a indiqué l’administration, qui depuis le 11 juin délivre des passeports russes.
A Melitopol, le Service fédéral russe de supervision de l’éducation a commencé mercredi à remettre aux lycéens leurs certificats de fin de scolarité, selon l’administration d’occupation, citée par l’agence Ria Novosti.
Depuis la prise de ces territoires du sud de l’Ukraine, Moscou mène une politique de russification : le rouble a été introduit, des passeports russes émis, les voix critiques sont réprimées et l’activité économique est largement sous contrôle des administrations d’occupation.
Vladimir Poutine avait affirmé en lançant son offensive contre l’Ukraine que son pays n’occuperait pas l’Ukraine.
Depuis, le Kremlin se borne à dire que les habitants choisiront leur avenir, laissant entendre ainsi être favorable à un référendum pour organiser une annexion, comme cela avait été le cas en Crimée.
Le chef adjoint de l’administration d’occupation de Kherson, Kirill Stremooussov, a réaffirmé mercredi sur Telegram qu’un tel vote était en préparation, sans donner de calendrier.
Mais parallèlement, plusieurs attentats ont visé dans la région ces dernières semaines des représentants acquis au Kremlin. Le 24 juin, un responsable prorusse a été tué à Kherson dans l’explosion de sa voiture, un acte qualifié de “terroriste” par Moscou.
Ces dernières semaines, les forces ukrainiennes sont repassées à l’offensive dans la région de Kherson et ont repris du terrain aux Russes.
Source: AFP