Trois duos de candidats sont en lice pour cette élection présidentielle, le président sortant Patrice Talon, ainsi deux duos qui sont supposés être de l’opposition même si les autres partis les considèrent comme des faire valoir utilisés par le parti au pouvoir. Corentin Kohoué et Soumanou Djimba sont en effets certes candidats mais beaucoup de béninois ne se retrouvent pas dans ces choix et estiment que cette élection n’est pas semblable à celles qui se sont déroulées dans notre pays depuis le début de l’ère démocratique.
Par Rodrigue Azinnongbé
Plusieurs candidats de l’opposition dite radicale ont vu leurs candidatures rejetées, ce qui a eu pour conséquence de cristalliser l’ambiance autour de cette campagne électorale, beaucoup de leurs supporters crient au complot et veulent même boycotter l’élection de dimanche prochain. Ils ont certes attendus un mot d’ordre venant de leur candidat mais pour l’instant, rien, c’est un silence radio de leur côté. Reckya Madougou, la cheffe de fil du parti les Démocrates est en prison, les autres leaders sont en exil, et ceux qui sont encore sur le territoire sont réduits au silence.
Pour le gouvernement, le processus se déroule normalement et rien n’entache son évolution. Les plaintes sont celles de mauvais perdants et toutes les lois qui sont appliquées sont des lois décidées de façon démocratique à l’Assemblée nationale. Mais ce qui est reproché à cette assemblée est son caractère monocolore, puisque les deux partis qui la composent sont essentiellement les partis du chef de l’état, mais cela n’empêche pas que le processus se poursuive.
Les récentes manifestations qui ont secouées le pays ces derniers jours sont en fait le résultat de la prolongation du mandat du président actuel. Normalement, son mandat prenait fin lundi dernier mais les récentes modifications de la constitution lui permettent d’aller jusqu’en mai avant la prestation de serment du nouveau président ce que l’opposition ne cautionne pas. C’est la partie nord du pays qui a été sérieusement touchée par ces manifestations. La route qui relie le nord au sud est toujours coupée dans le centre du pays et les militaires s’affairent pour l’ouvrir. Le matériel électoral n’est pas encore parvenu dans cette zone ce qui risque de compromettre le scrutin dans cette partie. Des images de camions brûlés transportant les bulletins et le matériel circulent sur les réseaux sociaux depuis hier, preuve de ce que le vote du dimanche ne sera pas une organisation facile dans le nord.