Le ministre américain de la Défense, Mark Esper, est en visite jeudi à Alger, une première depuis 2006, afin de relancer l’alliance entre deux pays aux intérêts stratégiques communs face aux jihadistes au Sahel et au conflit en Libye.
M. Esper, qui est entre deux escales à Tunis et Rabat, aura des entretiens, suivis d’un déjeuner, avec le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, aussi chef des armées et ministre de la Défense, en présence du chef d’état-major, le général Saïd Chanegriha.
Après son arrivée, il a déposé une gerbe au majestueux mémorial des Martyrs tombés pour l’indépendance de l’Algérie, sur les hauteurs de la capitale.
“Les Etats-Unis et l’Algérie ont été amis et partenaires durant des années et des années, et j’espère que ma visite aujourd’hui (…) contribuera à renforcer cette coopération et poursuivre ces intérêts communs et cette histoire commune”, a affirmé M. Esper.
Pour le Pentagone, l’Algérie est un partenaire très important dans la région”, en matière de sécurité et de stabilité régionales ainsi que face à la menace des factions armées jihadistes.
Si les responsables militaires américains se rendent fréquemment en Tunisie et au Maroc, où la coopération en matière de défense avec les Etats-Unis est bien rodée, M. Esper est le premier secrétaire à la Défense à se rendre en Algérie — une alliée de la Russie et de la Chine — depuis Donald Rumsfeld en février 2006.
“Certains pays ne disent pas nécessairement qu’ils veulent être votre ami mais ils commencent à faire des choses qui ressemblent à ce que vous voudriez qu’ils fassent”, se félicite-t-on dans l’entourage de M. Esper à propos de l’Algérie.
Alger, qui craint les risques d’instabilité à ses frontières, s’efforce de réactiver son rôle sur la scène diplomatique régionale et tente d’endosser un rôle de médiateur dans les crises au Mali et en Libye.
Au delà des enjeux géopolitiques régionaux, les Etats-Unis souhaiteraient aussi vendre davantage d’armement à l’Algérie, dont 90% du matériel provient de Russie.
Ils manifestent également de l’intérêt pour une disposition du projet de révision de la Constitution de l’Algérie qui ouvre la voie à un déploiement de son armée — la deuxième plus puissante d’Afrique — à l’étranger, “dans le cadre des Nations unies, de l’Union africaine et de la Ligue arabe”, selon un responsable américain de Défense.
Source: AFP