Du Franc CFA à la présidentielle française, plusieurs questions ont alimenté le contenu des médias sur l’ensemble du continent africain et en France. Si la République Démocratique du Congo a enfin un premier ministre, ce dernier peine cependant à conclure les consultations qui doivent l’acheminer vers la mise en place du gouvernement. Sale temps pour les acteurs impliqués dans l’affaire des « Disparus du Novotel », à Abidjan, autant d’éléments qui ont degouliné l’encre des canards sur le continent la semaine du 3 au 9 avril 2017.
Par Léon Koboudé
Le débat sur le Franc CFA, la monnaie commune à une dizaine de pays d’Afrique subsaharienne continue d’agiter l’actualité sur le continent. Si des associations de la société civile dénoncent ce qu’elles appellent « une monnaie coloniale », les dirigeants, eux, se montrent rassurants. Dans la version africaine du journal français le Point, la position du président ivoirien est claire. A l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine qui regroupe 8 pays, il est monté au créneau pour défendre le franc CFA. « Nous avons constaté que notre monnaie se porte bien, [elle] est saine et est dans de bonnes mains », a déclaré Alassane Ouattara, président en exercice de l’Uemoa. Un avis partagé par son homologue béninois Patrice Talon dans un entretien accordé à Radio France Internationale ce week-end.
Et ce n’est pas la France qui contredira les dirigeants africains sur la question. Sur le site Internet de l’hebdomadaire Jeune Afrique, nous apprenons que : le ministre français de l’Economie Michel Sapin a refusé vendredi d’évoquer le débat sur le Franc CFA en Afrique, se retranchant derrière la souveraineté des Africains sur le sujet. C’était lors d’une réunion des ministres des finances de la zone franc à Abidjan.
Au passage, notons que c’est le nigérien Abdallah BOUREIMA qui a été désigné Président de la Commission de l’UEMOA à l’issue de la Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’espace communautaire.
Au Mali, un nouveau gouvernement est à l’œuvre pour poursuivre les actions de reconstruction du pays. BBC.Com nous informe que le premier ministre malien Abdoulaye Idrissa Maiga a formé un gouvernement de 35 membres. Il n’y a pas eu de grand changement concernant les ministères dits de souveraineté. L’actuel ambassadeur aux Etats-Unis, l’ancien ministre de l’Economie Tiéna Coulibaly, devient ministre de la Défense, poste qu’occupait le nouveau Premier ministre.
En République Démocratique du Congo (RDC), la formation du nouveau gouvernement reste un défi pour le Premier ministre nommé le 7 avril dernier. A en croire, le journal en ligne oeildafrique.com, « Bruno Tshibala est seul au monde ». Il peine à conclure les consultations qui doivent l’acheminer vers la mise en place du gouvernement.
En Côte d’Ivoire, une cour d’assises d’Abidjan a condamné jeudi à de lourdes peines de 6 à 20 ans de prison les principaux accusés dans l’affaire des « Disparus du Novotel », dont le général Brunot Dogbo Blé, ancien chef de la Garde Républicaine ivoirienne.
Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, un commando venu de la présidence, alors aux mains des partisans de Laurent Gbagbo, avait fait irruption à l’hôtel Novotel d’Abidjan, s’emparant de quatre personnes : deux Français, un Béninois et un Malaisien, nous rappelle afrikatv.net.
Egypte : Le journal français 20minutes.fr révèle l’identité du kamikaze impliqué dans l’attentat contre une église copte le dimanche 09 avril, en pleine célébration des Rameaux. Reprenant une déclaration du ministère de l’Intérieur égyptien, le journal précise qu’il s’agit de Mahmoud Hasan Moubarak Abdallah, né en 1986, qui habitait la province de Suez. Les autorités égyptiennes ont fait cette déclaration après avoir comparé l’ADN retrouvé à celui d’une liste « de suspects en fuite ».
Le dimanche prochain, ce sera le premier tour de la présidentielle en France. Le site du Monde Afrique a fait le tour des propositions de quelques candidats qui veulent améliorer les relations entre l’Afrique et la France. Jean-Luc Mélenchon veut combattre « le fléau de la prédation ultralibérale qui s’abat sur le continent ». Pour Emmanuel Macron, la priorité sera donnée à la mobilisation des financements en faveur des PME africaines. Le candidat du parti socialiste, Benoît Hamon, lui, entend appuyer les mouvements citoyens. Alors que la candidate du Front National, Marine Lepen souhaite intensifier la lutte contre l’immigration massive en augmentant l’aide à l’Afrique. Enfin, François Fillon, le candidat des Républicains promet d’accompagner les entrepreneurs français dans leur déploiement en Afrique.
Restons en France pour rappeler que le président François Hollande a naturalisé vingt-huit tirailleurs sénégalais. Ils ont entre 78 et 90 ans et ont combattu dans les rangs de l’armée française pendant la Seconde guerre mondiale, en Indochine ou en Algérie. Plus de cinquante ans après, ils n’étaient toujours pas citoyens français.
Pour finir, si vous êtes en France, je vous invite à aller regarder le film « Bienvenue au Gondwana » de l’humoriste Mamane. Sorti dans les salles de cinéma la semaine dernière, le film qui présente une farce électorale, est déjà salué par les critiques.
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