le Maroc, carrefour des cultures africaines

Le Centre culturel africain du Maroc a effectué sa grande rentrée culturelle de l’année le jeudi 26 avril 2018. A cet effet, des passionnés de l’art et de la culture, plusieurs artistes venus de différents pays du continent, des autorités compétentes du Royaume, élus locaux de la municipalité de Rabat, diplomates accrédités, et autres autorités consulaires ont répondu massivement à l’appel du Directeur des lieux, Christian Adda, pour relancer les activités de ce joyau, après trois mois de réfection !

Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI

Depuis quelques jours, comme une traînée de poudre, la bonne nouvelle se répand dans tout le milieu culturel marocain. A Agdal, l’un des quartiers chics sis en plein cœur de la capitale Rabat, un nombre impressionnant d’acteurs culturels africains est venu prendre une part active au riche cocktail de manifestations concoctées dans le cadre de l’inauguration officielle du Centre culturel africain du Maroc. Au menu : allocutions, témoignages, et dégustations de mets traditionnels africains, ainsi que des prestations musicales exécutées par des artistes et groupes d’artistes venus de plusieurs pays du continent. Mais également, la présentation des Ambassadeurs 2018 du CCA, la troupe artistique et culturelle “Les Messagers des Messages”, meilleure troupe artistique africaine du Prix PADEV 2017 dont le leader et membre fondateur n’est autre que M. Prince Malatsi, originaire de l’Afrique du Sud. De quoi replonger le CCA dans une ambiance des grands jours. Laquelle intervient après 3 mois de pause au cours de laquelle, l’espace a connu une réfection aussi bien interne qu’externe. Il s’agit d’une véritable métamorphose qui aura permis à ses responsables de peaufiner une nouvelle politique d’animation plus attrayante de cet espace incontournable dans le processus de la circulation des œuvres culturelles africaines au pays de Mohammed VI.

-Faciliter la circulation des créations artistiques-

En mettant sur pieds en 2010 cet espace aussi ambitieux qu’important pour l’expression et la valorisation de la culture africaine dans la capitale marocaine, Christian Adda, de nationalité béninoise ayant étudié au Royaume chérifien, a voulu juste témoigner sa passion pour l’art et la culture, en même temps que son engagement pour la pleine expression de ce qui représente à ses yeux le socle du développement de l’Afrique. La culture, pour ainsi dire est selon cet ingénieur des “Procédés Industriels” et Expert en “Eau et Environnement”, ce qui permet à l’Afrique de s’affirmer et de se distinguer aux grands rendez-vous universels. “A l’époque, il s’agissait aussi et surtout pour nous, relève-t-il, de “repousser l’ignorance sur la culture et l’art africain, par la promotion de nos artistes, de nos cultures et de notre art”.

Pour Christian Adda qui dirige le groupe DSID installé au Maroc, au Bénin et en RCA, cette cérémonie qui rassemble le gratin culturel africain au Maroc est la satisfaction d’une étape du travail abouti. “Beaucoup reste à faire, ce n’est que le début de notre contribution culturelle et artistique à toutes les actions marocaines en faveur des aspects “Migration et Culture, Coopération et Culture, Intégration africaine”, pour le renforcement des ponts existants et la mise en œuvre durable de ceux en cours”, tient-il à préciser.

Faut-il le souligner, le Centre culturel africain du Maroc accueillera tous les acteurs de la chaîne artistique et culturelle : artistes musiciens, chanteurs, danseurs, écrivains, conteurs, comédiens, cinéastes, sculpteurs, peintres plasticiens, mais également, des étudiants et chercheurs, pour des spectacles, résidences de création, ateliers, conférences et autres grands rendez-vous qui placeront le rayonnement culturel du contient au cœur des thématiques à développer. 

-L’appui institutionnel, pour faire du Maroc un carrefour des cultures africaines-

Selon son directeur artistique Dally Jean Éric, après 8 années d’existence marquées par de nombreuses actions concrètes visant à faciliter la circulation des créations artistiques africaines, le CCA peut être comparé aujourd’hui, à un enfant ayant grappillé assez d’expériences et qui affiche une certaine maturité pour mieux se vendre et mériter amplement sa place. Pour réussir cette traversée, le Centre culturel africain a dû miser sur des partenaires fidèles au nombre desquels la Société maghrébine de génie civil, (SOMAGEC) et le Ministère des Marocains résidants à l’étranger et des affaires de la Migration.

Le représentant du Ministre de la Culture et de la Communication a salué le courage et les efforts consentis par M. Adda et qui ont permis l’érection du CCA qui d’ailleurs, ambitionne de faire du Maroc un carrefour des cultures africaines et un moteur du développement des peuples en Afrique. Celui-ci, a surtout affirmé la volonté du Ministère de la Culture de collaborer pleinement avec le Centre pour la mise en œuvre effective de ses différents projets.

Pour sa part, la représentante du Ministre délégué chargé de la Coopération africaine a surtout souligné le rôle déterminant des actions culturelles qui créent de nouvelles formes de solidarité au-delà des différences et de la diversité des hommes et des femmes qui composent la société. “La culture, a-t-elle rappelé, est au centre de la vision royale de Sa Majesté”. A l’en croire, le Centre culturel africain est un véritable espace de dialogue et de rapprochement culturel, et sa présence à Rabat, ville lumière et capitale culturelle du Royaume, démontre une fois encore l’ancrage africain du Maroc.