Le Niger a évacué plus de 500 de ses ressortissants vivant en Libye dans le cadre d’un plan de rapatriement d’urgence mené par le gouvernement et des milliers d’autres sont candidats au retour, a annoncé jeudi le ministère nigérien des Affaires étrangères.
“Ce sont 504 de nos compatriotes vivant en Libye qui sont rentrés ce soir à la maison. Des milliers d’autres sont encore en Libye et nous ramènerons tous ceux qui le souhaiteraient”, a indiqué Ibrahim Yacoubou, le ministre des Affaires étrangères, qui a accueilli les rapatriés mercredi à l’aéroport de Niamey.
D’ores et déjà, des bus ont été affrétés pour acheminer ces rapatriés dans leurs villages respectifs, a assuré Bazoum Mohamed, le ministre nigérien de l’Intérieur.
“Je me sens soulagé d’avoir quitté cet enfer là. Bien que c’est l’anarchie en Libye, nous n’étions pas au courant de vente de migrants, en revanche les demandes de rançons sont légion”, a témoigné un des rapatriés visiblement très fatigué.
Quelque 4.000 Nigériens vivant en Libye se sont déjà inscrits comme “candidats au retour volontaire”, précise un communiqué du ministère nigérien des Affaires étrangères, qui promet de les rapatrier par “des “rotations aériennes”.
Niamey rapatrie souvent ses ressortissants bloqués de Libye.
Depuis la fin de la révolte qui a renversé en 2011 le régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales. L’insécurité a poussé de plus en plus d’immigrés, souvent présents depuis des années, à tenter la traversée de la Méditerranée au risque de naufrages meurtriers.
Quelque 250.000 Nigériens étaient rentrés dans leur pays pour fuir les violences après l’ère Kadhafi.
Les Nigériens qui émigrent en Libye ne sont quasiment pas tentés par la périlleuse traversée de la Méditerranée pour gagner l’Europe.
Après des révélations de vente de migrants noirs comme esclaves en Libye, unanimement condamnée, plusieurs Etats africains ont lancé des opérations de rapatriement de leurs ressortissants.
Fin novembre, le président du Niger Mahamadou Issoufou a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à “se saisir du dossier” sur la vente de migrants africains comme esclaves en Libye.
Agadez, la plus grande ville du nord du Niger aux portes du Sahara, est une plaque tournante du trafic d’êtres humains voulant gagner l’Europe via la Libye voisine. Le durcissement des mesures législatives et des contrôles sécuritaires aux frontières, avec l’aide de l’UE, ne semblent pas décourager migrants et passeurs.
Source: AFP