Le gouvernement zimbabwéen a annoncé lundi qu’il verserait à partir du mois prochain des indemnités aux fermiers blancs expulsés de force lors de la réforme agraire controversée ordonnée par l’ex-président Robert Mugabe il y a une vingtaine d’années.
“L’enregistrement et la liste des fermiers devraient être terminés à la fin avril, date à laquelle débutera le versement des paiements partiels aux anciens propriétaires”, ont indiqué les ministères des Finances et de l’Agriculture.
Au début des années 2000, la presque totalité des 4.500 agriculteurs blancs de l’époque ont été expulsés manu militari de leurs terres au profit de fermiers noirs, sur ordre du gouvernement dirigé par Robert Mugabe.
Cette initiative avait pour objectif affiché de corriger les inégalités héritées de la colonisation britannique.
Mais, mal organisée, cette opération s’est faite au profit de proches du régime et de fermiers sans équipement ni formation, provoquant un effondrement brutal de la production. La réforme a plongé par ricochet toute l’économie du pays dans une crise catastrophique dont il ne s’est toujours pas remis.
Le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à M. Mugabe après sa démission forcée fin 2017, s’est engagé à relancer l’économie du pays, notamment son agriculture. Son gouvernement a ainsi ordonné l’évacuation des fermes occupées illégalement et la restitution symbolique des terres confisquées à une poignée de Blancs.
Il a aussi décidé d’étendre de 5 à 99 ans la durée du bail des fermiers blancs épargnés par la réforme agraire.
Le régime a prévu cette année un budget de l’équivalent de 53 millions de dollars pour indemniser les propriétaires expulsés, mais uniquement pour leurs investissements, pas pour la valeur des terres dont ils ont été expropriés.
Ces paiements “permettront au gouvernement et aux anciens propriétaires agricoles d’avancer vers la résolution du conflit”, ont souhaité les deux ministères dans un communiqué.
L’Union des agriculteurs s’est félicitée lundi de cette “grande avancée” qui, a-t-elle souligné, “reconnaît que le principe d’une indemnisation est due” aux agriculteurs.
Source: AFP