Nouvelle prolongation de révision des listes électorales ivoiriennes

Sidi Tiémoko Touré, ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement.

Le gouvernement ivoirien a annoncé mercredi une nouvelle prolongation d’une semaine, jusqu’au 5 juillet, de la période de révision des listes électorales, en vue des scrutins présidentiel et législatifs d’octobre.

“Au moment où arrive l’échéance du deuxième délai accordé aux Ivoiriens pour l’inscription sur la liste électorale, l’engouement qui avait justifié la prorogation n’a pas faibli. Nombreux sont les Ivoiriens qui ne pourront pas s’inscrire sur la liste électorale si cette opération s’arrête définitivement à la date du 30 juin 2020”, a déclaré Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres.

La révision de la liste électorale, qui avait commencé le 10 juin devait initialement prendre fin au 24 juin, avant qu’elle n’ait été prorogée jusqu’au 30 juin 2020. Cette prolongation était demandée par l’opposition, avant le scrutin présidentiel du 31 octobre.

La révision des listes concerne actuellement 6,6 millions d’électeurs, sur 25 millions d’habitants en Côte d’Ivoire.

La Commission électorale indépendante (CEI), qui organise l’ensemble des opérations électorales, estime que cinq millions d’Ivoiriens ne sont pas inscrits sur les listes. En pratique cependant, “environ 250.000 personnes” s’inscrivent lors de chaque révision annuelle, selon le président de la CEI Ibrahime Coulibaly-Kuibiert.

Il n’existe pas de statistiques récentes et fiables sur le nombre exact d’Ivoiriens majeurs de plus de 18 ans.

Pour cette révision, quelque 35.000 agents de recensement ont été déployés sur plus de 10.800 centres, plus une centaine à l’étranger pour la diaspora, selon la CEI.

Prorogation des cartes d’identité

Le gouvernement a aussi annoncé la prorogation d’un an de la validité des cartes nationales d’identité (CNI) arrivant à expiration le 30 juin.  La carte d’identité est l’un des documents qui permet de s’inscrire sur les listes électorales et donc de voter.

Lancée le 17 février, “l’opération de délivrance des nouvelles pièces d’identité biométriques n’a pu permettre, à ce jour, à tous les détenteurs des anciennes CNI de procéder à leur enrôlement, en raison des mesures restrictives” prises contre la propagation du coronavirus, explique le gouvernement dans son communiqué.

La question de la prorogation de validité des cartes d’identité était devenue polémique, de nombreuses cartes arrivant à expiration, ce qui risquait, notamment selon l’opposition, de priver de droit de vote de nombreux Ivoiriens.

Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait quelque 3.000 morts, la présidentielle d’octobre 2020 s’annonce tendue. Les municipales et régionales de 2018 ont été marquées par des violences et des fraudes.

AFP/Rédaction