Vingt-cinq corps non identifiés ont été découverts à Tarhouna, une ville de l’ouest de la Libye où plusieurs dizaines de charniers ont été mis au jour depuis l’été 2020, a annoncé mardi l’autorité libyenne en charge des disparus.
“Cinq charniers ont été découverts” d’où ont été exhumés 25 corps, a précisé cet organisme dans un communiqué.
Cette annonce intervient une semaine après la découverte de dix cadavres dans cette même petite localité à vocation agricole, où environ 200 dépouilles ont été retrouvées dans des charniers depuis l’année dernière.
Une mission d’enquête d’experts de l’ONU a conclu le 4 octobre à des “crimes de guerre” et “crimes contre l’humanité” commis depuis 2016 dans le pays.
L’existence de charniers avait, elle, été signalée pour la première fois après le départ de la ville en juin 2020 des forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen. Ces forces tentaient depuis avril 2019 de conquérir, en vain, la capitale Tripoli, à 80 km plus au nord-ouest et où siégeait l’ancien gouvernement reconnu par l’ONU.
A Tarhouna, les exactions ont commencé en 2015, quand la milice locale d’Al-Kani, connue sous le nom de Kaniyat, a pris son contrôle. Dirigée par six frères, elle a fait allégeance au maréchal Haftar et fait régner la terreur parmi ses habitants, éliminant méthodiquement les opposants.
Des années durant, elle “enlevait, détenait, torturait, tuait et faisait souvent disparaître des personnes”, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW).
La milice Kaniyat avait aussi fait de Tarhouna sa base arrière dans sa tentative pour prendre la capitale. Son chef Mohamed al-Kani a été tué par balles fin juillet à Benghazi (est).
La Libye a sombré dans le chaos après le soulèvement ayant entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, avec des pouvoirs rivaux basés dans l’Est et l’Ouest, une myriade de milices armées et des mercenaires étrangers disséminés dans le pays, sur fond d’ingérences étrangères.
Un cessez-le-feu entre rivaux a été signé en novembre et un nouveau gouvernement chargé d’unifier les institutions désigné en mars, suscitant l’espoir d’une pacification après une décennie de violences. Il doit mener la transition d’ici aux élections présidentielle et législatives prévues respectivement fin décembre et fin janvier.
Source: AFP