Lors d’un évènement sur les migrants, les réfugiés et les villes, organisé par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) au siège de l’Organisation à New York, le Vice-Secrétaire général de l’ONU, Jan Eliasson, a appelé les villes à définir des politiques favorables aux « réfugiés urbains ».
« A mesure que les migrants et les réfugiés continuent d’arriver – et rien n’indique que ces flux sont sur le point de diminuer dans un avenir proche – nous devons nous résoudre à respecter et à mettre en œuvre le principe de la valeur égale de chaque être humain », a déclaré M. Eliasson. « C’est un droit de l’homme fondamental, qui ne doit jamais être remis en cause ».
Le Vice-Secrétaire général a rappelé que le 19 septembre prochain, l’Assemblée générale de l’ONU organiserait un Sommet sur les déplacements massifs de réfugiés et de migrants, à l’occasion duquel les Etats membres seront amenés à débattre des causes des déplacements forcés, de la sécurité des migrants et des réfugiés durant leur traversée des frontières internationales, et du soutien envers les pays d’accueil pour l’intégration des nouveaux arrivants.
« Lorsque nous traitons des défis de l’intégration, il faut nous centrer sur les villes, car c’est dans les villes que la plupart des migrants et réfugiés finissent pas s’établir », a dit M. Eliasson, ajoutant que, si de nombreux réfugiés, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient, résident dans des camps, ils sont encore plus nombreux à s’installer et travailler dans les communautés d’accueil.
« En réalité, seul un quart de tous les réfugiés vivent dans des camps selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) », a souligné le Vice-Secrétaire général, ajoutant que plus de la moitié des réfugiés dans le monde vivent dans des zones urbaines.
En Turquie, a-t-il dit, moins de 10% des quelques 2,5 millions de réfugiés syriens vivent dans des camps. En Jordanie, environ 20% des réfugiés syriens enregistrés vivent dans des camps, et au Liban, il n’y a pas de camps, mis à part pour les Palestiniens, a-t-il dit.
« La plupart de l’aide humanitaire est distribuée aux réfugiés vivant dans les camps, mais les ‘réfugiés urbains’, permettez-moi l’expression, sont largement négligés », a déploré M. Eliasson. « Ils finissent souvent par vivre dans des taudis ou des abris informels en marge des villes, dans les quartiers surpeuplés et dans des zones sujettes aux inondations, aux risques sanitaires et aux maladies ».
Le Vice-Secrétaire général a par ailleurs rappelé que ces même villes qui luttent pour accueillir d’importants flux de migrants bénéficient aussi largement de leur présence et de leur travail.
« Comme l’a dit Bill Swing, le Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations : ‘Les migrants ont besoin des villes, et les villes ont besoin des migrants’ », a-t-il déclaré, ajoutant que, dans de nombreux pays dans le monde, les immigrants prennent souvent des emplois peu rémunérés et offrent des services dans des domaines tels que le travail domestique, le travail agricole et les soins à domicile.
« Rappelons aussi que, dans les grandes villes à travers le monde, les quartiers qui étaient autrefois en déclin sont revitalisés grâce à la présence et au travail acharné des groupes d’immigrants », a poursuivi M. Eliasson, appelant à prendre en compte la valeur que les migrants apportent à nos sociétés.
Pour cette raison, le Secrétaire général a exhorté les villes à mener une campagne mondiale contre la xénophobie, qui s’exerce trop souvent à l’encontre des migrants et des réfugiés.
« J’espère vivement que les villes et leurs dirigeants prendront part à ce défi », a déclaré le Vice-Secrétaire général de l’ONU.