Le Bénin n’a jamais eu de problème avec le nombre et la durée du mandat présidentiel. Avant la révolution, ce mandat était systématiquement écourté. Dernièrement, il y a eu des soupçons d’une volonté de le rallonger. Et si les citoyens sont en colère, ce n’est contre ni la durée ni le nombre de mandats.
Par Camille Amouro
Ce qui est en cause, c’est le contenu et la forme du mandat des institutions. Contenu et forme qui ont révélé leurs insuffisances par la tendance à cultiver des privilèges et de l’irresponsabilité au sein d’une poignée de snobs. Or, au lieu de s’attaquer à cela – ce qui demanderait plus de logique et de créativité -, Monsieur Talon et sa commission des réformes ont préféré s’abandonner au superflu pour focaliser le débat. L’histoire de notre propre peuple prouve qu’on peut écourter un mandat ou le renouveler jusqu’à ce que le peuple décide que ses aspirations ne sont plus respectées. L’histoire de la République montre que le mandat de l’exécutif peut être banalisé s’il y a plus de démocratie, c’est-à-dire si la majeure partie de la population est concernée par les grandes décisions et en est responsable.
Suite à d’autres réflexions sur le sujet, qui indiquent pourquoi nous ne devons pas voter ces réformes en l’état, je fais appel au sens de responsabilité du président de République et à ses grandes ambitions pour ce pays, afin qu’il retire purement et simplement ce projet.