On savait que le bilan serait lourd, après le naufrage d’un bateau le week-end du 16 et 17 avril en Méditerranée. Des migrants venus d’Afrique, des hommes, des femmes, des enfants, avaient pris la mer près de Tobrouk en Libye. Seule une petite partie d’entre eux ont réussi à débarquer sur les côtes grecques.
Envoyée spéciale à Kalamata, Charlotte Stiévenard ( RFI )
La catastrophe humanitaire se confirme, selon des témoignages de réfugiés arrivés à Kalamata, dans le sud-ouest de la Grèce. Au total, 41 personnes de Somalie, d’Ethiopie et une personne du Soudan.
Un Somalien et un Ethiopien racontent qu’ils sont partis de Libye dans une embarcation avec 200 autres personnes. Ils auraient été conduits de nuit vers un autre bateau où se trouvaient déjà 300 personnes.
Les passeurs auraient ensuite commencé à transférer les passagers un à un du petit bateau vers le grand. Avec les vagues et le poids, le plus gros navire aurait alors coulé avec environ 480 passagers à son bord.
Le jeune Ethiopien explique avoir perdu sa femme et leur bébé de deux mois. Avec neuf autres personnes, ils auraient ensuite nagé vers la petite embarcation où se trouvaient une trentaine de personnes dont le jeune Somalien.
Le passeur aurait ensuite été récupéré par des complices et les réfugiés auraient ensuite erré plusieurs jours en mer avant de pouvoir appeler à l’aide et être sauvés par un bateau avec des Philippins à son bord qui les a ensuite ramenés aux garde-côtes grecs. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés tout comme l’organisation internationale des migrations confirment ces témoignages.
Dans ce contexte, la Commission européenne a appelé à aider davantage la Grèce pour accueillir les migrants, dressant un bilan mitigé de la coopération avec la Turquie dans cette crise migratoire. Même si Bruxelles relève des progrès sensibles, elle demande à Ankara de faire davantage d’efforts.