L’élection présidentielle prévue le 7 novembre au Nicaragua a “perdu toute crédibilité”, a estimé samedi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, dénonçant les manoeuvres “autocratiques” du président Daniel Ortega pour évincer ses opposants politiques.
“Les Etats-Unis considèrent les dernières actions non-démocratiques, autoritaires – inspirées par la peur d’Ortega d’une défaite électorale – comme le coup final porté aux perspectives d’une élection libre et juste au Nicaragua”, a-t-il dit dans un communiqué, ajoutant: “Ce processus électoral, et son résultat final, ont perdu toute crédibilité”.
La principale formation d’opposition a été mise hors jeu vendredi au Nicaragua, où le président Daniel Ortega, qui brigue un quatrième mandat consécutif, est accusé de faire table rase de ses concurrents à l’approche de l’élection présidentielle.
Le président Ortega, un ancien guérillero sandiniste de 75 ans, et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo, 70 ans, n’ont désormais face à eux aucun candidat sérieux pour le scrutin du 7 novembre, cette annonce s’ajoutant à l’arrestation des sept candidats potentiels les plus sérieux.
“La décision du président Daniel Ortega et de la vice-présidente Rosario Murillo d’interdire le dernier véritable parti d’opposition de participation aux élections de novembre souligne leur désir de rester au pouvoir coûte que coûte”, a souligné M. Blinken.
Le parti d’opposition CxL s’est vu reprocher le fait que sa présidente, Carmella Rogers Amburn, plus connue en politique sous le nom de Kitty Monterrey, a la double nationalité américaine et nicaraguayenne. Elle s’est vu retirer sa citoyenneté nicaraguayenne, ce qui lui fait courir le risque d’être expulsée.
Sans surprise, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, parti au pouvoir) a approuvé lundi à l’unanimité la candidature de Daniel Ortega. Son épouse a également été désignée comme candidate à un second mandat à la vice-présidence de ce pays de 6,5 millions d’habitants.
Vendredi, les Etats-Unis ont gelé les visas de 50 proches de responsables nicaraguayens liés au gouvernement Ortega.
Source: AFP