La centaine de sacs de “riz en plastique” saisie dans Lagos, la capitale économique du Nigeria avant les fêtes, était en fait du riz de contrebande contaminé et impropre à la consommation, a-t-on appris vendredi de source officielle.
Le 21 décembre, les douanes du Nigeria avaient saisi 102 sacs de 50 kg de présumé riz en plastique destinés à être vendus à l’approche des fêtes de fin d’année à Lagos.
Des analyses ont permis d’établir que le riz incriminé n’est pas en plastique, mais “contaminé par des micro-organismes” et “impropre à la consommation humaine”, ont annoncé les douanes et l’Agence nationale pour l’administration et le contrôle des aliments et des médicaments (NAFDAC) dans un communiqué.
“Selon nos renseignements, plusieurs tonnes de riz périmé et dangereux sont encore en attente dans des entrepôts de pays voisins”, a affirmé le contrôleur général des douanes, Hammed Ibrahim Ali, cité dans le communiqué.
“La cible de ces produits est le marché nigérian”, a-t-il assuré, promettant d'”intensifier les patrouilles pour nous assurer que les saboteurs ne réussissent pas”.
“Nous enjoignons les transporteurs à refuser de convoyer de tels produits dans la mesure où la loi prévoit que les produits de contrebande comme les moyens de transport sont passibles de saisie”, a prévenu le contrôleur général.
Le communiqué ne précise pas comment ni d’où ce riz est arrivé au Nigeria.
Après la saisie de Lagos, les douanes pensaient que les sacs avaient été introduits clandestinement depuis la Chine, le Nigeria ayant interdit l’importation de riz pour stimuler la production locale, avait précisé à l’AFP un cadre des douanes sous couvert d’anonymat.
Le géant d’Afrique de l’Ouest est entré en récession au second trimestre et souffre d’une grave pénurie de devises étrangères, due notamment à la chute du prix du pétrole Nigeria : il peine à importer ses produits de consommation de base.
En octobre, le président Muhammadu Buhari avait encouragé les Nigérians à acheter du riz “made in Nigeria”, pour dynamiser le secteur agricole et ralentir les importations de riz et de farine, estimées à plus de 1.000 milliards de nairas chaque année.
Au lendemain de la polémique sur le “riz en plastique”, le gouverneur de Lagos a inauguré les premiers sacs de “riz du Lac” cultivé dans les États de Lagos et Kebbi, et vendu à prix réduit.
Le prix du riz a flambé cette année, passant de 12.000 nairas (36 euros) pour un sac de 50 kg, à 24.000 nairas cette année (72 euros).
L’inflation dans le pays a atteint 18,5% en novembre, sa 13e hausse mensuelle consécutive, particulièrement dans le secteur agroalimentaire.
Source: AFP