Tous les pensionnats dans l’Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria, un des plus touchés par le conflit avec le groupe jihadiste Boko Haram, vont être fermés pour raisons de sécurité, ont annoncé jeudi les autorités locales.
“Tous les établissements d’enseignement secondaire en pensionnat de l’Etat du Borno, à l’exception de ceux de Maiduguri (capitale) et de Biu, fermeront avec effet immédiat jusqu’à nouvel ordre”, a annoncé le gouvernement de l’Etat de Borno dans un communiqué.
A la frontière avec le Cameroun et le lac Tchad, l’Etat du Borno, est considéré comme l’épicentre des violences commises par des islamistes de Boko Haram, dont le nom signifie en langue haoussa “l’éducation occidentale est péché”.
Cette mesure intervient alors que les jihadistes viennent de ramener une centaine de jeunes filles kidnappées en février dernier à Dapchi, une ville de l’Etat voisin de Yobe.
Les écoles qui enseignent un programme laïc ont été ciblées à plusieurs reprises pendant l’insurrection, qui depuis 2009 a fait au moins 20.000 morts.
Selon l’agence des Nations unies pour l’enfance, Unicef, plus de 2.296 enseignants ont été tués et environ 1.400 écoles ont été détruites dans le nord-est du pays.
Muhammad Bulama, le ministre local aux affaires intérieures et à l’information, a expliqué que cette décision avait été prise après une attaque menée par Boko Haram dans le camp de déplacés de Rann, le 1er mars.
Trois travailleurs humanitaires et huit membres des forces de sécurité ont été tués au cours de cette attaque dans cette ville reculée près de la frontière avec le Cameroun. Les agences d’aides humanitaires ont évacué leur personnel permanent dans la zone.
Les écoles ont déjà été fermées à la suite d’attentats meurtriers à Buni Yadi, dans l’État voisin de Yobe, lorsque plus de 40 élèves d’un internat de garçons ont été tués dans une attaque contre Boko Haram.
Les enlèvements de plus de 200 écolières à Chibok (Borno) en avril 2014, et de 110 autres de Dapchi (Yobe), en février ont également entraîné des fermetures.
Bulama a déclaré que ces “mesures urgentes et immédiates” étaient prises pour améliorer la sécurité, mais cela va affecter encore un peu plus l’accès et le niveau scolaire, déjà très faible, pour de nombreux enfants de la région.
A la dernière rentrée scolaire, l’Unicef a indiqué qu’au moins 57% des écoles dans le Borno étaient fermées.
L’organisation onusienne a averti que la situation menaçait de créer “une génération perdue d’enfants, menaçant leur avenir et celui du pays”.
Source: AFP