Nigeria: le Royaume-Uni appelle à la fin des violences

Cet homme participait à une manifestation contre les violences policières à Lagos, au Nigeria, le 15 octobre 2020. © 2020 Sunday Alamba/AP Photo

Le Royaume-Uni s’est dit mercredi “extrêmement préoccupé” par les informations faisant état de manifestants tués lors de manifestations au Nigeria. Londre appelle à “mettre fin à la violence” et à une enquête sur de possibles abus des forces de l’ordre.

“Nous appelons à mettre fin à la violence. Le gouvernement nigérian doit d’urgence enquêter sur les informations faisant état de brutalité de la part des forces de l’ordre”, a déclaré le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab dans un communiqué.

Depuis près de deux semaines, des milliers de jeunes battent le pavé dans les grandes villes du Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et première puissance économique du continent, dans des manifestations contre les violences policières, qui ont mué en une contestation inédite contre le régime et la mauvaise gouvernance.

Mardi soir, plus de 1.000 manifestants rassemblés pacifiquement sur un péage à Lagos, capitale économique du pays, ont été dispersés par des tirs à balles réelles. Des forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule, qui avait bravé le couvre-feu total imposé plus tôt dans l’après-midi.

Ce “mardi sanglant”, comme l’a surnommé la presse locale, aurait fait au moins douze morts selon Amnesty international. Le gouverneur de l’État de Lagos, a lui affirmé que 25 blessés avaient été transportés à l’hôpital et qu’une personne était décédée “en raison d’un trauma à la tête”.

Ces morts viennent s’ajouter au décès d’au moins 18 autres personnes, dont deux policiers, dans de précédentes marches.

Des centaines de personnes se sont par ailleurs réunies mercredi après-midi devant l’ambassade du Nigeria à Londres pour protester contre cette répression sanglante, condamnée aussi par l’Union européenne (UE) et l’ONU.

“Des rivières de sang s’écoulent au Nigeria. Au secours !”, clamait une blouse blanche portée par un manifestant. Sous la pluie londonienne, ils ont été nombreux à brandir des drapeaux nigérians ensanglantés pour réclamer la fin des violences.

Rédaction/AFP