L’armée éthiopienne a lancé mardi une nouvelle frappe aérienne au Tigré, touchant selon le gouvernement un centre d’entraînement rebelle à l’extérieur de la capitale régionale Mekele, des affirmations contestées par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Cette région septentrionale du nord de l’Ethiopie a été quasi quotidiennement la cible de bombardements la semaine dernière de l’armée fédérale qui a intensifié sa campagne aérienne contre lee TPLF presque un an après le début de ce conflit.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale dans la région le 4 novembre 2020, après des mois de tensions, pour en chasser les autorités régionales dissidentes issues du TPLF, qui a exercé durant presque 30 ans le pouvoir en Ethiopie jusqu’en 2018.
La frappe mardi s’est produite à Quiha, une ville située à 5 km à l’est de Mekele, que le TPLF a reprise aux forces du gouvernement en juin.
“Un centre d’entraînement des forces spéciales pour le groupe terroriste TPLF a été la cible de la frappe aérienne aujourd’hui”, a déclaré une porte-parole du gouvernement, Selamawit Kassa.
“Un grand nombre de personnels militaires du groupe recrutés illégalement effectuaient des entraînements militaires dans ce centre”, a-t-elle ajouté.
Un porte-parole du TPLF, Kindeya Gebrehiwot, a démenti qu’un centre de ce type ait été touché, affirmant que des avions de combat avaient bombardé une zone agricole à 25 km à l’est de Mekele. Selon lui, les avions ont tenté de lancer une autre frappe, qui a été repoussée par la défense aérienne des rebelles.
“Il n’y avait pas de cible militaire ni de centre d’entraînement. L’intention est de terroriser la population du Tigré”, a-t-il déclaré.
La semaine dernière, les forces aériennes gouvernementales avaient effectué huit frappes sur des cibles présentées par le gouvernement comme de nature militaire.
Selon les Nations unies, deux frappes à Mekele le 18 octobre ont tué trois enfants et blessé plusieurs autres personnes.
Un bombardement sur Mekele vendredi a par ailleurs fait 11 blessés et contraint un vol d’aide de l’ONU à rebrousser chemin vers Addis Abeba, selon des médecins et des sources humanitaires. L’ONU a dans la foulée décidé de suspendre ses deux vols par semaine vers le Tigré pour ses personnels humanitaires.
L’ONU continue d’alerter sur la situation humanitaire catastrophique au Tigré, estimant qu’environ 400.000 personnes sont dans une situation proche de la famine.
Au début du conflit, les forces fédérales avaient rapidement pris le contrôle de la majeure partie de la région, dont Mekele, tombée entre leurs mains fin novembre 2020.
Mais en juin, le TPLF a repris l’essentiel du Tigré puis a poursuivi son offensive dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar.
Source: AFP