Pendant que l’Onu se plaint de la lenteur des parties signataires de l’Accord pour la Paix au Mali, Bamako annonce la conclusion d’un protocole d’entente

Pendant que l'Onu se plaint de la lenteur des parties signataires de l'Accord pour la Paix au Mali, Bamako annonce la conclusion d'un protocole d'entente
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, passe en revue des Casques bleus de la Mission. Photo : MINUSMA
« Depuis votre visite de mars dernier au Mali, l’évolution de la situation demeure malheureusement toujours préoccupante ». C’est en ces termes que le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, a dénoncé Jeudi, la lenteur de la mise en œuvre de l’accord de paix, un an après sa signature.
Par Irene Herman
Un an après la signature de l’accord de paix, force est de constater que ni les signataires, moins encore la médiation internationale, ne sont satisfaits du rythme d’exécution de sa mise en œuvre. Cette lenteur difficile a comprendre selon M. Annadif compromet cependant tout le processus, notamment la mise en place des patrouilles mixtes. Dans le cadre de la mise en oeuvre des prévisions du document, tout semble se réduire à la mise en place des Administrations intérimaires qui malheureusement, tardent aussi à se faire, deplore le représentant spécial du Secrétaire général pour le pays.
Mahamat Saleh Annadif dit être malgré tout optimiste mais “un optimisme mesure”. Il a cependant relevé devant les quinze membres du Conseil de sécurité quelques signes d’espoir au regard de la situation qui prévalait dans le pays, notamment en 2012: le respect du cessez-le-feu par toutes les parties maliennes signataires de l’accord de paix, la poursuite des efforts consentis par le gouvernement malien dans la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel solide, et enfin le fait qu’en matière de cantonnement, près de huit sites sont presque achevés. Toutefois pour M. Annadif, il est absolument crucial de renforcer la confiance mutuelle entre les parties signataires. « Plus on accumule du retard dans la mise en œuvre de l’accord et la prise en charge réelle de ces défis, plus l’on risque de voir le processus de paix se fragiliser davantage », a-t-il déclare
Le premier ministre du Mali Modibo Keita qui participait également a cette réunion du conseil de sécurité a annonce de son cote que les signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali étaient parvenus mercredi a un protocole d’entente relatif a la question des autorités intérimaires du pays, ainsi qu’a l’octroi des services sociaux de bases et à l’administration du pays. Devant les quinze, Modibo Keita a aussi affirme que les lenteurs rencontrées dans la mise en œuvre de l’Accord étaient indépendantes de la volonté de son Gouvernement.
Nouvelle Posture de la MINUSMA
 
Alors que 12 Casque bleus ont été tués au Mali au cours du seul mois de mai, et sept autres depuis février, Mahamat Saleh Annadif a par ailleurs appelé à adopter des mesures tangibles, jugeant que certaines pertes auraient pu être évitées si les contingents étaient mieux formés et mieux équipés. ” une posture renforcée de la MINUSMA s’impose”, ont évoqué tous les deux orateurs de la rencontre. Pour eux, il est nécessaire d’accroître les capacités à la fois de la force et de police en termes de personnel, d’équipements et de couverture aérienne. « Il faudrait, par ailleurs, davantage expliciter que le mandat de la Mission l’autorise à mener des opérations proactives et préventives pour s’acquitter de ses responsabilités en termes de protection des civils et de son personnel », a conclu de son cote, le représentant spécial du secrétaire général pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif